La rencontre entre un livre (un auteur/une autrice) et son lecteur est toujours une grande histoire. Parfois ça matche de suite, quelques pages, quelques lignes, quelques mots suffisent à vous embarquer et vous procurer du plaisir. Parfois, le chemin est plus long, semé d'embuches mais au final le bonheur est le même voire décuplé. Cependant il arrive aussi que le rendez-vous n'ait jamais lieu et dans ce cas deux choix s'offrent à vous, insister ou abandonner. Ici je vous narre ceux pour lesquels je n'ai pas insisté.
Cela faisait longtemps que je voulais lire ce chef d'oeuvre d'Umberto Eco, probablement depuis que j'ai vu le film de Jean Jacques Annaud avec Sean Connery et Christian Slater. En ce début d'année, à l'occasion du quarantième anniversaire de sa publication en France, je me suis enfin lancé dans la lecture du Nom de la Rose. Je n'en ai lu qu'un petit quart avant de le mettre provisoirement de côté (et il y est encore !). L'ambiance et l'intrigue se révèlent intéressantes mais sont noyés dans d'interminables descriptions, transformant la lecture en chemin de croix. Ses digressions, plus que son exigence, ont eu raison de ma patience.
Les Flibustiers de la Mer Chimique, récent récipiendaire du Grand prix de l'Imaginaire ne m'aura accompagné qu'une petite vingtaine de pages. Loin d'être suffisant pour se faire une idée mais je ne suis jamais rentré dans l'univers ni dans la prose de Marguerite Imbert. Dans ce cas on ne peut pas parler d'abandon mais plus d'un non-commencement.
L'abandon de ce troisième livre est plutôt une surprise. Liu Cixin a souvent bonne presse sur ce blog et le premier volume de l'Intégrale des nouvelles de l'auteur m'avait plutôt emballé. Dans ce second opus, aucune des trois premières nouvelles ne m'a enthousiasmé, ni même juste intéressé. Il reste quatorze textes pour me faire changer d'avis. Il suffira d'une bonne critique (ou juste de l'écriture de ce papier) pour me donner l'envie de replonger dans la prose de l'auteur.
C'est à la suite d'un échange sur twitter où je disais que je n'aimais pas la Fantasy que Clément Bouhélier m'a proposé un deal. Il m'enverrait l'un de ses romans, Olangar, si je lui promettais d'en lire au moins une centaine de pages. Je suis joueur, j'ai donc accepté mais malheureusement je ne suis pas allé au bout de mon pari et j'ai abandonné assez vite les nains, orcs et elfes. Je remercie encore une fois l'auteur et je suis désolé de ne pas avoir insisté mais ce n'est vraiment pas un univers qui me sied.
La messagère de Thomas Wharton fait partie de ces livres qui ne vous parlent pas du tout. L'écriture est agréable, l'histoire semble sympathique mais les pages s'enchainent et vous ne savez pas vraiment ce que vous lisez, ni où cela vous emmène. Vous continuez en espérant avoir le déclic mais force est de constater que rien ne vient et doucement l'ennui s'installe. Il m'aura fallu pas loin de deux cents pages pour me résoudre à abandonner ce livre.
Mais il existe une troisième voix entre l'abandon et l'insistance : la seconde chance. Un livre ce n'est pas qu'une rencontre, c'est aussi un moment. Après un premier échec, il est parfois salutaire de reprendre le livre quelques jours, semaines ou mois plus tard...
Après avoir lu le premier chapitre de Paideia de Claire Garand, je me suis dit que ce livre n'était pas pour moi. A la lecture des premières pages, aucune émotion et une incompréhension totale. Un soir, je me décide de le reprendre et là changement d'état d'esprit, je ne suis pas enthousiaste mais j'accroche à tout ce qui me dérangeait à la première lecture, pour au final le lire en trois ou quatre jours et grandement l'apprécier.
Pour La Cité des nuages et des oiseaux d'Anthony Doerr, l'histoire est un peu différente. Le bandeau rouge annonçant un chef d'œuvre et les multiples retours dithyrambiques placent l'espoir très haut, beaucoup trop haut. Alors oui, le roman est intéressant, intrigant mais ça ne suscite pas un tel engouement. Je lis en parallèle un autre roman qui m'enthousiasme plus, je laisse donc La Cité des nuages et des oiseaux de côté et ne le reprendrai qu'après avoir lu trois ou quatre autre romans et là c'est la révélation, je n'arrive plus à le lâcher pour au final crier avec la meute au chef d'œuvre !
Lire doit rester un plaisir, abandonner une lecture n'est pas une fin en soi, cela peut même être un nouveau commencement...
Vu tes deux derniers exemples tu vas être obligé de tous les retenter un jour !
RépondreSupprimerLe Liu Cixin je vais le reprendre. Je finirais bien par tomber sur un texte qui me plait, ca serait incroyable que rien ne me satisfasse.
SupprimerLe Marguerite Imbert aussi, par curiosité !
Umberto Eco, j'essaierai Le pendule de Foucault avant.
La messagère et Olangar, je ne crois pas, ce n'est vraiment pas mon univers.
C'est sympa cette rubrique deuxième chance, il faut bien admettre que notre avis dépend beaucoup de notre état d'esprit, on est pas toujours dans celui qui conviendrait pour tel roman ^^
RépondreSupprimerIl y a les livres qui ne tombent pas au bon moment mais on le sait et ceux qui ne sont pas pour nous et on le sait aussi !
SupprimerJe crois que je ne vais même pas essayer La messagère...
RépondreSupprimerC'est bien de donner une deuxième chance aux livres ^^
Ca peut te plaire, tu dois être plus réceptive que moi sur ce genre.
SupprimerJe n'aime pas abandonner un livre pour une mauvaise raison. ;-)
Oui, sympathique, cette rubrique. Et j'aime bien le ton employé. Vivement les autres !
RépondreSupprimerEn gros j'abandonne un livre sur dix soit cinq ou six par an. Il va falloir attendre ou alors il faut que je choisisse des livres que je n'aime pas pour écrire ce genre de billets.
SupprimerDans ta liste je n'ai lu que Les flibustiers que j'ai vraiment adoré et La cité ees nuages que j'ai beaucoup aimé mais pour qui je ne crirais pas au chef d'oeuvre pour autant 😉
RépondreSupprimerLes goûts et les couleurs... j'espère que ma deuxième lecture des Flibustiers en fera un chef d'oeuvre ! ;-)
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