Dernière nuit à Montréal - Emily St John Mandel

Bouleversant

Après avoir lu L'hôtel de verre et Station Eleven, les deux derniers romans de l'autrice canadienne Emily St John Mandel, je me penche sur le reste de son œuvre en commençant par son premier roman Dernière nuit à Montréal, un thriller atypique mêlant road-movie et désespérance.

Lilia partage la vie et l'appartement d'Eli depuis quelques mois. Un matin ordinaire, se levant comme à son habitude, elle quitte l'appartement pour ne plus jamais revenir. Cette disparition fait écho à l'enlèvement de Lilia par son père quinze ans plus tôt. Alors qu'il n'a pas la garde de sa fille, il apparaît une nuit sur le perron de la maison de son ex-femme et kidnappe l’enfant pour l'emmener dans un long road trip à travers les Etats-Unis, échappant à toutes les polices...

A travers cinq personnages : Lilia, son père Eli, Christopher un détective qui vouera sa vie à retrouver les fugitifs aux dépens de sa propre famille et Michaela la fille du privé, Emily St John Mandel nous dépeint l'errance de l'âme humaine et brosse une galerie de portraits aussi torturés que savoureux. Ces personnages ordinaires dont la vie bascule plus ou moins soudainement sont croqués avec minutie et tendresse mais toujours sous le joug d'une certaine noirceur.

Par sa construction éclatée, passant d'une époque à une autre, d'un personnage à un autre, d'un lieu à un autre, l'autrice maintient le suspense tout le long du récit, distillant les révélations au compte-gouttes jusqu'au sombre dénouement final où toutes les pièces du puzzle se mettent en place.

Dernière nuit à Montréal est un immense puzzle, un road movie sombre et une plongée au coeur de l'âme humaine. Ce roman noir, atypique dans sa construction comme dans son traitement, ne peut laisser indifférent.


Yuyine apprécie aussi l'autrice.


Commentaires

  1. J'ai eu le même ressenti quand je l'ai lu. On décèle déjà la qualité de l'autrice pour ce qui est des constructions narratives en puzzle.

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    1. J'adore sa plume, ses constructions narratives. Et je me retiens de ne pas lire un autre roman de l'autrice, mais je me les garde pour un peu plus tard dans l'année.

      J'ai ajouté un lien vers ta chronique.

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  2. Je suis sorti mitigé de "Station Eleven" mais pas au point de ne plus jamais lire l'autrice. Je note celui-ci dans ma liste des possibles du coup.

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    1. Qu'est ce qui t'avait déplu dans Station Eleven ?
      Son prochain roman sort au printemps prochain en VO, donc pour 2023 par chez nous ?!

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    2. Que c'est moins bien que David Mitchell ? 🙊
      Plus sérieusement le mélange ne m'avait pas enthousiasmé, j'avais trouvé ça assez plat finalement, malgré les qualités. Pour ça que je retenterai un jour, voir si c'était pas de chance ou si je ne suis juste pas Mandel-compatible. ^^

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    3. C'est très différent de Mitchell, ca n'a même pas grand chose à voir, à mon sens !

      Peut être essayer ses autres romans qui ne sont pas "imaginaires"

      On ne peut pas être Mandel-incompatible.

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  3. J'en lis avec parcimonie, mais j'apprécie ce genre de romans sombres où le suspense est au rendez-vous et les personnages torturés... Ne pensant pas l'avoir déjà croisé sur un blog, je le note.

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    1. Je ne l'ai vu que chez Yuyine (après coup). Il y a une vingtaine de critiques sur Babelio.

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  4. Plus je lis de chroniques sur cette autrice, plus j'ai envie de la lire. Il faut vraiment que je trouve un de ces romans !

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    1. Si tu aimes le post-apo il faut lire Station Eleven.
      L'hôtel de verre et celui-ci sont des romans sombres avec des personnages bouleversés et bouleversants.

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