L'inversion de Polyphème - Serge Lehman

 
Hommage à l'Imaginaire

Pour son cinquante-septième opus de la collection Une-Heure-Lumière, le Bélial nous propose la réédition de L'inversion de Polyphème parue en 1997 dans l'un des premiers numéros de la revue Bifrost. Son auteur, Serge Lehman, est un monument de l'Imaginaire français : écrivain, scénariste, essayiste et anthologiste. Il déploie son talent depuis les années quatre-vingt-dix et pourtant cette novella est ma première lecture de l'auteur. Mieux vaut tard que jamais...

L'inversion de Polyphème est un récit Fantastique qui met en scène quatre jeunes préadolescents dans les années soixante-dix en banlieue parisienne. Hugues dit Hugo, notre narrateur, qui aime aligner les mots sur ses cahiers, Francis régulièrement battu par son père, Mick élevée seule par sa mère institutrice et enfin Paul enfant de la DDASS et porteur d'un œil de verre qui avec sa quinzaine d'années est de presque deux ans l'ainé de ses camarades. A la fin de l'année scolaire, les quatre célèbrent les vacances dans leur cabane, dissimulée au fond de la forêt non loin de chez eux. Pour passer le temps et l'ennui, BD et romans de SF, dérobés chez le libraire du coin, passent de main en main. Trainer et fumer, fumer et trainer font partie du quotidien estival jusqu'à ce jour où Paul les invite à le suivre jusqu'au champ voisin et à grimper sur le rocher granitique qui le domine...

Hommage à la littérature, hommage à l'adolescence perdue, hommage au merveilleux, aux mythes, aux histoires, bref à l'Imaginaire... L'inversion de Polyphème nous rend nostalgique d'une époque que l'on a connue ou pas. Il est quasi impossible de rester de glace et de ne pas s'identifier à ces gamins en quête de vie et de liberté qui, pour échapper au morne quotidien, aux conflits familiaux, à l'ennui, se rassemblent et s'unissent pour affronter le merveilleux et se dépasser.

L'inversion de Polyphème est un récit où le fantastique semble diffus mais qui est pourtant bien présent, un fantastique qui fleure bon le Sense of Wonder, un fantastique qui nous rend nostalgique et optimiste, un fantastique que l'on aimerait lire bien plus souvent.


Les avis de : Gromovar, Weirdaholic, Epaule d'Orion, Soleil Vert, Yossarian, Au pays des Cave Trolls


Commentaires

  1. Ça a l'air d'être le genre de texte qu'on ne peut pas ne pas aimer quand on est lecteurice d'imaginaire.

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    1. C'est même tout simplement un texte qu'on ne peut pas ne pas aimer si on a été enfant.

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