Un univers foisonnant
Dans Central Station, Lavie Tidhar nous emmenait à Central Station, immense spatioport situé entre Tel-Aviv et Jaffa, porte vers les étoiles où de nombreuses personnes de tous horizons se croisaient. A travers treize chapitres, ou plus exactement treize nouvelles, l'auteur nous plongeait dans un univers foisonnant aux multiples technologies, à la rencontre de personnages atypiques, le tout formant un ensemble cohérent et immersif.
Avec Neom, il revient dans cet univers, quittant le spatioport de Central Station pour se poser à Neom, cité futuriste et luxuriante située sur les bords de la mer Rouge. Selon le même principe utilisé précédemment, Lavie Tidhar présente cette ville à travers le prisme de plusieurs personnages humains ou robotiques. Vingt-sept chapitres comme autant de tranches de vie, vingt-sept tableaux qui esquissent la vie des différents protagonistes, vingt-sept histoires qui s'imbriquent les unes dans les autres, pour créer une immense fresque spatio-temporelle. Visiter Neom, c'est découvrir une cité extraordinaire entourée d'un désert inhospitalier, mais c'est aussi se plonger dans une ancienne guerre sans fin aux confins du système solaire, ou encore croiser des robots plus qu'humains côtoyant des humains robotisés...
Dans cet univers foisonnant et riche, Lavie Thidar diversifie les technologies, empruntant les codes à de nombreux genres de la SF (et multipliant les références aux grandes œuvres tels Dune ou Blade Runner) mais ne fait que les effleurer, préférant se focaliser sur les rapports humains, sur les sentiments. De ce fait la tonalité du récit navigue entre nostalgie et mélancolie, la tristesse se dispute à l'espoir, mais la bienveillance est toujours à portée de plume.
Neom bien que relativement court (deux cents pages bien aérées) est un roman dense, passionnant qui nous emporte par les petites histoires du quotidien, celles qui font parfois les grandes Histoires. Plus abouti et plus rythmé que Central Station (qu'il n'est pas indispensable mais recommandé d'avoir lu avant), Neom est une lecture agréable dans la lignée de la SF solarpunk : optimiste, humaniste.
On pourrait rester sur notre faim tellement de lieux inexplorés, de personnages à peine croisés ou de faits juste évoqués, sont mentionnés dans le récit, mais comme le dit Lavie Thidar dans la postface, il aime écrire ses histoires dans un vaste univers et y revenir. Il suffit donc d'attendre un troisième opus pour prolonger le plaisir...
Les avis de Zoe prend la plume, du Nocher des Livres
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