Un espace de bienveillance
Lavie Tidhar est un écrivain israélien de science-fiction et de fantasy, auteur d'une quinzaine de romans mais seule une poignée a été traduite en France dont Aucune Terre n'est promise qui a reçu le prix Planète SF en 2021.
Central Station, son dernier livre, est un roman atypique sur le fond comme sur la forme. Il s'agit en fait d'un fix-up, un recueil composé de treize nouvelles où, personnages, lieux et histoires se retrouvent tout au long du récit instaurant une continuité de l'histoire. Lavie Tidhar maitrise cette construction à merveille, faisant du personnage secondaire d'une nouvelle le principal de la suivante et ainsi de suite.
Central Station, spatioport situé entre Tel-Aviv et Jaffa, est l'une des portes vers les étoiles mais c'est aussi un lieu de rencontres où de nombreuses ethnies se croisent et font affaire au milieu des cyborgs, robots et autres Intelligences Artificielles. Un melting-pot où chacun cherche et/ou trouve une place. A travers treize histoires comme autant de tranches de vie, Lavie Tidhar construit un univers foisonnant aux nombreuses innovations technologiques. Malheureusement il ne fait que les effleurer préférant se concentrer sur les rapports humains qu'il décrit avec finesse, ou s'appesantir sur d'infinies quêtes spirituelles.
Dans la lignée des écrits de Becky Chambers, Lavie Tidhar explore une SF humaine plutôt optimiste et n'hésite pas à multiplier les clins d'œil aux grands livres de l'Imaginaire. Avec Central Station il nous livre un roman cyberpunk utopiste empli d'humanité, une ode à la bienveillance et au mieux vivre ensemble.
Détonnant dans le paysage Imaginaire, Central Station mérite qu'on s'y attarde.
Les avis de Outre Livres, Le Chroniqueur, Zoé, Just a Word
Je ne pensais pas que la comparaison à Becky Chambers viendrait de toi. Ça donne encore plus envie !
RépondreSupprimerJe pense que ce genre de livre te plaira plus qu'à moi... je ne suis aps un grand connaisseur de Becky Chambers mais il me semble qu'il y ait des similarités dans les deux approches.
SupprimerAh c'est intéressant ton rapprochement avec Becky Chambers; en te lisant, tout de suite je me suis dit "oh non, rien à voir, on ne s'ennuie pas autant ici et c'est pas bisounours du tout" (je suis vraiment pas fan de BC à part Apprendre, si par bonheur que j'ai apprécié, d'où mon propos caricatural). Mais dans le fond, après réflexion, c'est vrai que l'approche humaniste est un peu la même. Par contre, optimisme oui, mais j'y ai trouvé de la mélancolie, aussi, de la résignation, parfois, et puis des pages difficiles, par moments. Plus réaliste et plus juste je trouve que ce que peut écrire BC, que je trouve peut-être plus idéaliste quelque part.
RépondreSupprimerNous avons en commun de n'avoir qu'apprécier Apprendre si par Bonheur de Becky Chambers, le reste ne m'a pas emballé et j'ai trouvé des similitudes dans ce fix-up tout en étant comme tu le soulignes bien différent.
SupprimerAh oui, tiens, je n'avais pas songé à l'analogie avec le film "La ronde" où un personnage conduit à l'autre puis à l'autre et ainsi de suite...
SupprimerPour ma part, le côté "foisonnant" des intrigues enchevêtrées au fil des chapitres ne m'a pas enthousiasmé, je préfères les oeuvres plus "simples" et pas trop philosophiques non plus. Dieu, Dieu(x), l'éternité, le transhumanisme, tout ça... j'avoue que ça ne m'a pas fait vibrer.
Mais au moins, ça m'a permis de noter une contrinutin de plus pour mon "challenge marsien (autour de la planète Mars) - 2e édition"!
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola