Après Harlem Shuffle, La règle du crime est le deuxième volet d'une trilogie que Colson Whitehead consacre à Harlem. On y retrouve Ray Carney, le vendeur de meubles qui a pignon sur rue, fourgue du quartier dans une autre vie.
Alors que les Jackson Five donnent un concert dans la ville, Ray Carney qui a promis à sa fille de l'emmener voir le show se retrouve sans billets. Afin de tenir sa promesse, il reprend contact avec Munson un ripoux pour lui demander des places. Evidemment cela ne se fera pas sans contrepartie et c'est ainsi qu'après quatre ans d'une vie bien rangée, Ray revient aux affaires. Un voyou reste un voyou...
Après nous avoir présenté dans Harlem Shuffle, le sulfureux quartier New-Yorkais de la fin des années cinquante au début des années soixante, La règle du Crime nous plonge une décennie plus tard dans les seventies au sein de ce même quartier, agité de soubresauts incessants où la violence, le racket, la corruption et le racisme sont endémiques. On retrouve la gouaille de Colson Whitehead, avec des dialogues savoureux, des personnages truculents et en toile de fond ce quartier vivant qui vibre, émeut et apeure. Les descriptions sont précises (parfois un peu trop, l'auteur multipliant les références cartographiques qui alourdissent le récit et ne parleront qu'à ceux qui connaissent vraiment Harlem !), et l'ambiance retranscrite admirablement, rien que le fait d'ouvrir le livre nous fait sentir les odeurs et entendre le brouhaha de la ville.
Par contre les histoires, je dis bien les histoires car La règle du crime est en fait un fix-up de trois novellas se déroulant dans le même univers où le seul liant est Ray Carney, sont plutôt décevantes. Décousues, brouillonnes, les intrigues auraient mérité un bien meilleur traitement, l'auteur nous ayant habitué à beaucoup mieux.
Pour conclure, de ce second opus nous retiendrons surtout l'évolution de Harlem au sein de cette décennie, l'immersion au milieu des malfrats aussi bien flics que voyous, et la description d'un quartier sous tension prêt à exploser d'un instant à l'autre.
Quoi ? Un Colson Whitehead décevant ? Je croise les doigts pour être une nouvelle fois en désaccord avec toi, j'ai besoin de garder des valeurs sûres !
RépondreSupprimerC'est vraiment le premier roman qui ne m'emballe pas. (Enfin le rassemblement de 3 histoires).
SupprimerMais je lirai le prochain volet.😉
Ah zut, j'ai tout aimé de l'auteur jusqu'à présent. Bon, on est prévenus. Merci.
RépondreSupprimerAprès ce n'est que mon avis... ;-)
SupprimerZut, c'est un fix-up.... Bon ceci dit je n'ai pas lu le premier, du coup, il me faut commencer par là.
RépondreSupprimerCe n'est mentionné nulle part, dommage !
SupprimerCette trilogie n'est pas le meilleur de l'auteur mais le premier est vraiment très agréable.
J’ai largement préféré le 1 er tome,mais c’est bien quand même. Le seul petit bémol c’est que l’auteur insiste trop sur le On vit une époque pourrie.
RépondreSupprimerOui mais on vit une époque pourrie ;-)
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