La Vallée - Arnaud Sagnard

 
Trompeur

La quatrième de couverture du dernier livre d'Arnaud Sagnard nous laisse espérer un roman d'anticipation, , et même, n'ayons pas peur des mots de Science-Fiction, autour de l'informatique, de la réalité augmentée et de ses implications dans le quotidien de demain. Thomas, un codeur surdoué issu du monde rural intègre, une start-up implantée dans la capitale où il participe au Programme, une application développée dans le plus grand secret dont l'utilisateur peut générer dans sa réalité des éléments fictionnels grâce à l'implantation d'une puce. Un pitch qui n'est pas sans rappeler les thèmes favoris de Greg Egan.

Mais malheureusement la comparaison avec l'auteur australien s'arrête là. Arnaud Sagnard ne fait qu'effleurer son Programme, ne développant que très peu les causes et les conséquences de cette technologie pour se concentrer sur Thomas, son parcours, sa vie et ses envies : issu d'un monde agricole, il passe ses journées devant son ordinateur ne s'intéressant que très peu à la ferme d'où il vient et au dur labeur de ses parents. La Vallée nous décrit avant tout un choc des générations, l'opposition de deux univers (rural vs citadin), la confrontation de deux mondes que la technologie sépare. Sujets largement rebattus que l'auteur aborde par le biais d'un futur légèrement dystopique et qui n'échappent pas aux clichés : un gamin isolé dans sa campagne, engagé dans une structure de pointe, des parents déconnectés du monde d'aujourd'hui, une histoire d'amour invraisemblable, un mentor caricature de lui-même et une virée dans la Silicon Valley improbable.

La Vallée est desservi par un pitch alléchant mais plutôt trompeur, qui met l'accent sur l'aspect technologique de l'histoire alors que le coeur du roman reste l'humain. De ce fait, ce livre ne s'adresse pas à un public féru des littératures anticipatives portées sur les technologies de demain mais plutôt, comme l'indique sa collection d'édition, à un plus large lectorat pour qui les personnages et la vie quotidienne de ceux-ci prévaut sur le reste.


Les avis du Nocher des Livres


Commentaires

  1. D'habitude tu te plains que l'imaginaire se cache dans la littérature générale, là au moins ça ne cachait pas grand chose. ^^

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