Post-apo pour ceux qui n'en lisent jamais
Après avoir connu le succès avec un premier livre, certains auteurs tombent dans la facilité et déclinent à l'envi la même recette, ne changeant que par petites touches les ingrédients qui ont fait leur réussite. Mais dans ce cas, les nouvelles histoires ne sont que de pâles copies de l'idée originelle. D'autres font le pari inverse : ne voulant pas s'enfermer dans un seul genre, ils nous content à chaque reprise des histoires radicalement différentes, passant du polar à la SF, de la romance au fantastique, au risque de perdre leur lectorat mais espérant que leur nom soit plus porteur que le genre qu'ils écrivent. C'est le pari, osé, que Stuart Turton a pris...
Stuart Turton a fait une entrée fracassante dans le monde littéraire avec Les Sept morts d'Evelyn Hardcastle, un roman à énigmes inspiré d'Un jour sans fin. Il a enchainé sur une histoire de bateau hanté L'étrange traversée du Saardam avant de nous plonger dans de la Science-Fiction post-apocalyptique avec Dernier meurtre au bout du monde.
Pour le lectorat Imaginaire, soyons francs, ce roman n'a que peu d'intérêt. Le monde post-apocalyptique sert de simple décor. Une île perdue au milieu de nulle part, entourée d'un étrange brouillard impénétrable sous peine d'y laisser la vie, peuplée d'une centaine d'individus, derniers humains survivants sur Terre. Pourquoi, comment ? Ces questions restent sans réponse, un cruel manque de contexte qui fragilise rapidement la crédibilité du récit. Tout ce qui relève de la SF post-apocalyptique est traité de manière superficielle, sans la profondeur attendue par les connaisseurs du genre. Bien sûr, quelques trouvailles originales agrémentent le récit, mais cela reste anecdotique et n'apporte pas grand-chose à l'intrigue globale.
Dernier Meurtre au Bout du Monde ne s'adresse pas en priorité aux amateurs de SF mais plutôt aux amateurs de thrillers, aux férus de romans à énigmes ou aux aficionados du suspense. Ce huis clos immersif, où un meurtre vient troubler l'harmonie d'une communauté isolée, offre un puzzle complexe et addictif. Stuart Turton maitre du suspense, excelle à semer des fausses pistes et à distiller de subtils indices qui prendront toute leur importance lors de la résolution finale. Son écriture dynamique rythmée par des chapitres courts et des changements de points de vue fréquent, en fait un véritable page-turner.
Pour conclure, si avec Dernier Meurtre au Bout du Monde vous cherchez à retrouver le Stuart Turton Des Sept morts d'Evelyn Hardcastle, vous resterez sur votre faim. Si vous espérez lire un post-apo de qualité, vous serez déçu mais si vous voulez découvrir un roman à suspense, tortueux et ludique, alors vous trouverez votre compte.
Les avis : d'Aude Bouquine, d'EmOtions
"si vous voulez découvrir un roman à suspense, tortueux et ludique" : c'est un peu la définition de "Les Sept morts d'Evelyn Hardcastle" ça, non ? Ça me paraît tout à fait logique avec ce que je peux attendre de l'auteur en tout cas. ^^
RépondreSupprimerMais Les 7 Morts d'Evelyn Hardcastle était un coup de maitre, une construction beaucoup plus alambiquée et très originale. Ici, c'est un ton en dessous, beaucoup plus classique.
SupprimerAprès mon énorme déception avec son deuxième livre, je ne suis pas sûr de m'aventurer dans son troisième, surtout au regard de ce que tu en dis...
RépondreSupprimerJe ne pense pas que l'on soit le coeur de cible. Le problème avec les premiers romans exceptionnels est l'attente qu'ils engendrent !
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