Les Esseulées - Victor LaValle

 
Tout est dans la malle...

Victor LaValle est un écrivain américain très peu connu en France. Les Esseulées paru récemment chez Actes Sud dans la collection Exofictions est le deuxième livre de l'auteur à être publié en France, seule la novella La Balade de Black Tom avait été traduite dans la collection Une-Heure-Lumière du Bélial.

Nous sommes en 1915, Adelaïde une femme noire d'une trentaine d'années quitte sa Californie en mettant le feu à la maison qui l'a vue naitre. Direction le Montana avec pour seul bagage une immense et pesante malle, fermée par un cadenas en laiton, sur laquelle elle veille avec inquiétude. Le Montana terre d'accueil pour les "esseulées", ces femmes seules qui peuvent acquérir des terres si elles sont capables de s'en occuper pendant trois longues années. La vie est rude, le climat terrible mais pour Adelaïde cela n'est rien en comparaison du lourd secret qu'elle voudrait conserver.

Les Esseulées est un roman aux multiples visages qui navigue entre la fresque historique, le western et le roman d'aventures où le féminisme et le fantastique ont la part belle. Outre le personnage d'Adelaïde, femme forte, courageuse, mais d'une douce fragilité, c'est l'ambiance générale du roman qui est époustouflante. Grâce à une écriture dense et efficace, et à travers des chapitres aussi courts que nerveux, Victor LaValle dépeint un monde emprunt de mystère où le suspense et la noirceur se côtoient en continu faisant augmenter crescendo la tension autour d'Adelaïde et de sa malle.

Si vous aimez le mélange des genres, des ambiances aussi mystérieuses qu'envoûtantes et une bonne dose de Fantastique, ce roman est fait pour vous et on peut dire que Les Esseulées est une véritable réussite.

Véritable réussite dont j'aurais aimé profiter pleinement mais voilà, après un tiers du roman, l'arrivée concrète du Fantastique, qui jusque là était en filigrane et me convenait parfaitement, m'a complétement sorti du roman. Tant que cela reste mystérieux, sous-entendu j'arrive à me laisser porter par l'improbable mais dès que celui-ci se concrétise, un ressort se casse, mon cartésianisme se grippe et la lecture s'en ressent. Bref, il ne fallait pas ouvrir la malle...


Commentaires

  1. Ah, contrairement à toi, je pense que le moment où tu as décroché serait plutôt celui où je me plonge corps et âme dans le fantastique. Ça me dit bien beaucoup tout ça, hopla je rajoute sur la liste de souhaits. Merci pour la découverte !

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    1. Je suis trop cartésien pour ce genre littéraire, rare sont les livres qui me conviennent, parfois ca passe mais souvent ca casse. (Même chose avec la Fantasy !) Oui je sais je suis monomaniaque (vive la SF)

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