Abandonnés #2


Comme je le disais il y a un peu moins d'un an dans le premier numéro d'Abandonnés, la rencontre entre un livre et son lecteur ou sa lectrice est parfois un rendez-vous manqué. Question de timing, de genre, de style... autant d'excuses que de livres laissés en plan, abandonnés lâchement sur l'accoudoir d'un canapé ou sur une table de chevet. Le taux d'échec (mais est-ce vraiment un échec ?) est variable selon le risque pris. Quitter sa zone de confort, et la probabilité d'abandon augmente mais parfois se contenter de son genre de prédilection ou des ses auteurs et autrices phares peut aussi entrainer des déconvenues. Bref, la lecture est loin d'être un long fleuve tranquille... la preuve avec cette liste exhaustive des livres abandonnés depuis juin dernier.

Commençons par les livres publiés en littérature blanche, qui ne sont parfois pas exempts d'imaginaire voire en relèvent totalement, avec trois exemples aux parcours bien différents.


La disparition d'Hervé Snout d'Olivier Bordaçarre est le seul livre que je n'ai vraiment pas trouvé bon. Derrière une idée astucieuse, ce récit choral ne m'a aucunement convaincu. Le style est très froid, clinique, distant et malgré les changements de personnages et de points de vue l'écriture reste uniforme. De même la construction semble artificielle, rien ne liant les différents chapitres entre eux. Arrivé au tiers, j'ai abandonné l'affaire. 

Pour La Sentence de Louise Erdrich c'est exactement l'inverse, le style est agréable, l'histoire semblait très intéressante mais malheureusement c'est juste le rythme qui m'a fait défaillir : excessivement lent, allant jusqu'à l'ennui. Après une centaine de pages j'ai abdiqué ne voyant pas une possibilité d'accélération de l'histoire.

Le dernier roman de Lilia Hassaine, lui, était présenté comme un thriller dystopique de haute volée mais Panorama ne fait que recycler les poncifs du genre. Malgré quelques petites trouvailles pour égayer ce court roman, les louanges dont il fait preuve sont légèrement exagérés, cette dystopie semble bien fade face à nombre de romans scandinaves du même genre.


Passons aux littératures genrées, normalement moins propices à l'abandon puisque je suis beaucoup plus select dans mes choix même s'il m'arrive de m'égarer ici ou là.

    

Metempsychogenèses de Gauthier Guillemin est une novella des éditions 1115 que je n'avais pas spécialement notée dans ma wish-list mais quelques bonnes critiques m'ont fait changer d'avis. Le style très (trop) poétique et les descriptions interminables, à l'image des phrases, ne m'ont pas permis de m'immerger dans ce court roman. Après une vingtaine de pages, ne comprenant pas ce que je lisais, j'ai préféré abandonner (momentanément !) sa lecture.

Peter Hamilton est l'un des maitres de la Hard SF avec des univers florissants et un Sense of Wonder ébouriffant même si ces derniers temps il ne nous a rien proposé d'innovant, recyclant ses propres idées à l'infini. Avec sa dernière série L'Arche Spatiale, j'avais espoir de retrouver l'auteur de la série Pandore mais malheureusement le premier volet n'était pas très intéressant. J'ai quand même voulu poursuivre l'aventure, mal m'en a pris, ce second opus exacerbe tous les défauts du premier. Mais où est passé Peter Hamilton, à se demander s'il a écrit lui-même cette série ?!



Les Forges de Vulcain ont porté une audacieuse aventure littéraire : La Tour de Garde, double trilogie de Fantasy signée Guillaume Chamanadjian et Claire Duvivier, récompensée par Le Prix Spécial du GPI 2024 et unanimement appréciée par le lectorat. Avec toute la bonne volonté du monde, je n'y arrive pas, je m'ennuie, impossible de me projeter dans ces univers.

Autre tentative en Fantasy avec Grain de Sable le dernier roman de Louise Roullier, l'autrice d'Album Culte et de Infiniment. Pour celui-ci, la donne est différente, l'idée est sympathique, le style agréable, et j'ai plutôt accroché aux personnages mais au bout de deux cents pages, la magie a eu raison de moi, je reste tellement perplexe devant ce concentré de surnaturel que cela me fait perdre le fil de ma lecture. 


Le but n'est pas de faire un billet à charge, cela n'aurait aucun intérêt, mais plutôt de montrer comme je le disais en préambule que chaque livre a son lectorat ou que chaque lectorat a ses livres, et que parfois la rencontre ne peut avoir lieu. Cela est toujours très personnel, d'ailleurs la plupart de ces titres ont eu de très bons retours. Alors le seul moyen de savoir si un roman est fait pour vous est de le lire... 


Commentaires

  1. J'ai plus ou moins cessé de chroniquer les livres que je n'ai pas aimés, sans parler de ceux que j'ai abandonnés. Je trouve ce format d'article intéressant pour informer tout de même sur les lectures qui ne nous ont pas convaincu. Il est possible que je m'en inspire, voire te plagie outrageusement.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu peux cela ne fera que rééquilibrer un peu la balance qui restera encore en ma défaveur ! ;-)

      Supprimer
  2. Quand je vois tes deux derniers abandons, je me dis qu'il faut peut-être que j'essaye de lire tous les autres. 🙈
    Pour "Panorama", tu as vu des louanges de personnes habituées à la dystopie ou pas ? (pour savoir si ça peut venir de ça ou non)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis un lecteur assez difficile et tu pourrais trouver ton bonheur là où je suis plus difficile.

      Pour Panorama, je n'ai pas vu de bonnes critiques dans le cercle fermé de la SF, mais plutôt d'un lectorat qui a un éventail plus large dont de la dystopie.

      Supprimer
  3. C'est bien que tu aies essayé Le sang de la cité mais je ne suis pas étonnée du tout que tu n'aies pas accroché. Tu as lu combien de pages avant de laisser tomber ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne sais plus, pas beaucoup une petite cinquantaine. Mais il y a chez moi un blocage psychologique sur ce genre de roman. ;-)

      Supprimer

Enregistrer un commentaire