Le numéro 111 du magazine Bifrost met en avant Gene Wolfe et, honte à moi, je n'avais jamais entendu parler de l'auteur avant de voir les amis du Bélial lui consacrer ce dossier.
Dans son édito, Olivier Girard revient avec force chiffres et pourcentages sur l'année 2022 du petit monde de l'imaginaire et nous projette dans un futur guère reluisant faute à nombre de paramètres, certains indépendants de la profession (coût de production, inflation généralisée...), d'autres liés à ce petit monde littéraire qui manque parfois de cohérence, auxquels il faut ajouter un déficit de qualité dans la production actuelle en particulier dans la SF, genre si cher aux lecteurs du Bélial.
Au sommaire de ce numéro, quatre nouvelles (dont aucune ne relève de la SF, un comble !)
- L'île du docteur Mort et autres histoires - Gene Wolfe
Ce texte, comme son titre le sous-entend, est un hommage au roman de H.G.Wells : L'île du docteur Moreau. Ecrite en 1970, cette nouvelle a été traduite en français dans les années 80. Elle nous narre l'histoire d'un jeune garçon vivant seul avec sa mère et qui se réfugie dans la lecture. Un récit d'une autre époque mais déjà un livre qui parle de livres, la littérature comme ode à la littérature... on ne compte plus le nombre de romans reprenant ce thème avec plus ou moins de réussite. Ici c'est de l'ennui pur et simple.
- Le requin conceptuel - Rich Larson
Rich Larson est l'un des nouveaux auteurs de Science-Fiction que le Bélial nous a fait découvrir. Pas moins de cinq nouvelles ont déjà été publiées dans les différents Bifrost. Il faut dire que l'auteur est plus que prolifique. Il a même eu les honneurs de la collection emblématique Quarante-Deux avec son recueil La Fabrique des Lendemains, sans oublier la traduction de son premier roman adulte Ymir.
Je disais plus haut qu'aucun texte ne relevait de la SF, celui-ci ne fait pas exception même si quelques connotations science-fictives apparaissent dans ce récit aussi étrange qu'absurde : Adam voit un requin sortir, au sens littéral du terme, de son lavabo ou de sa cabine de douche. Sa psychanalyste lui explique qu'il est victime d'hallucinations et que le squale est juste une conception de son esprit. Une histoire déroutante mais tout à fait plaisante, amusante et plutôt sympathique mais bien loin du meilleur de l'auteur.
- Le Groom - Jean-François Seignol
Un nouveau venu dans Bifrost même si ce scientifique de renom n'est pas inconnu des lecteurs de science-fiction. Il est à l'origine d'une quarantaine de chroniques sur Noosfere et vient de rejoindre l'équipe critique du Bélial
L'auteur reprend le thème du zombie. Idir, groom dans un grand hôtel, ouvre et ferme les portes du matin au soir. C'est aussi un esclave sans aucun droit mais cela coule de source. Une revisite classique du genre, un texte court qui se lit sans déplaisir.
- La cité du rire - Sequoia Nagamatsu
La cité du rire, premier texte de Sequoia Nagamatsu à être traduit en français, est issu du recueil How High We Go in the Dark qui devrait être publié en 2024 aux éditions du Seuil.
Un texte cruel, morbide et dérangeant qui joue sur le sort réservé à des enfants atteints d'un virus mortel que l'on envoie dans un parc d'attraction en attendant qu'ils trépassent. Là encore, ca ne marche pas avec moi, je n'arrive pas à m'identifier ou à être touché par cette histoire.
S'ensuit le Cahier des chroniques, plutôt sage dans son ensemble, où parmi les livres que je ne connaissais pas j'ai retenu Chimera du norvegien Gert Nygårdshaug publié chez Gaia Editions, une interview intéressante de Jeanne-A Debats, directrice artistique des Utopiales et le dossier consacré à Gene Wolfe qui confirme après la lecture de sa nouvelle que ce n'est pas un auteur pour moi. Sans oublier le Scientifiction de Roland Lehoucq, consacré aux armes soniques, qui comme à son habitude permet de remettre la Science au centre de la Science-Fiction. Et pour finir des remerciements qui piquent un peu !
Pour conclure, ce n'est pas le numéro que j'aurais le plus apprécié et j'attends le prochain avec impatience (enfin peut-être pas, Anne Rice n'étant pas une autrice que j'apprécie mais une nouvelle de Robert Charles Wilson y est annoncée... enfin le retour de la SF !)
"Et pour finir des remerciements qui piquent un peu" : oh ?
RépondreSupprimerJe viens de voir que je n'avais pas répondu. Oui un peu... 🫠
SupprimerDécidément L’île du Dr Moreau ne cesse d’inspirer.🙂
RépondreSupprimerBonne nouvelle si une nouvelle inédite de Rc Wilson est annoncée.
Arnaud.
Je ne suis pas fan des vieux récits qui "inspire" les nouveaux... ca manque de créativité. 🫣
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