Une même recette pour un même plaisir
Le troisième opus de la saga Lady Astronaute de Mary Robinette Kowal : Sur la Lune, nous permet de replonger dans ce passé alternatif des années 1960 où le monde n'est pas tout à fait le même que celui que l'on connait.
Ce dernier volume en date est un peu différent des deux précédents. D'une part, Elma York laisse sa place à Nicole Wargin comme personnage principal, une autre Lady Astronaute, une autre héroïne tout aussi tourmentée si ce n'est plus que sa prédécesseuse. D'autre part, l'action se déroule au sein de la base lunaire où différents "problèmes" amènent certains résidents à jouer les Sherlock Holmes afin de démasquer les personnels responsables des aléas plus ou moins dramatiques qui mettent la base en péril et les habitants en danger.
Mary Robinette Kowal conserve la même recette, reprenant les ingrédients rétrofuturistes de ses précédents romans, à savoir une misogynie et un patriarcat exacerbés, un racisme étatique et la volonté d'une partie de la population de faire bouger les choses, le tout sur fond de crises sociales et climatiques. On pourra d'ailleurs reprocher à l'autrice de ne pas sortir de sa zone de confort, de ne prendre que peu de risques dans sa narration. La seule nouveauté se trouve du côté de l'intrigue qui penche un peu plus vers le thriller avec la mise en place d'un huis clos oppressant.
Sur la Lune est également beaucoup plus long, probablement trop. Tout est lent, que ce soient les mises en place des différentes intrigues ou la présentation des protagonistes, chaque action est décrite avec moult détails, les redites sont fréquentes mais le talent de l'autrice permet de passer outre. Ce n'est jamais ennuyeux, on savoure, on se délecte de toutes ces petites informations et répétitions qui créent une atmosphère bien particulière, une tension palpable voire une certaine angoisse.
Même si Sur La Lune est indépendant des autres romans, son action se déroulant pendant le voyage d'Elma York vers Mars, il est conseillé de commencer la série par le premier opus. En effet certains personnages sont récurrents et les épisodes précédents sont constamment évoqués. Et surtout, les premières histoires permettent de mettre en perspective tout ce qui se passe ici, tout étant intimement lié.
Pour conclure, Sur la Lune est un roman lent parfois contemplatif mais très prenant. On se laisse bercer par cette nouvelle histoire, on est projeté sur la base lunaire sous ce sixième de G, on souffre, on pleure et on rit avec ces explorateurs de demain. On s'agace toujours de cette misogynie ambiante, de ce racisme omniprésent, ou encore de ce patriarcat de bon aloi. L'écriture fluide, simple et efficace de Mary Robinette Kowal nous projette sur la Lune pour une longue immersion qu'on aimerait poursuivre encore un peu.
D'autres avis :
Apophis,
Epaule d'Orion
"beaucoup plus long, probablement trop"/"on aimerait poursuivre encore un peu" : ça a l'air d'être le roman des contradictions, aussi bon qu'il ne devrait pas l'être. ^^
RépondreSupprimerTu as le chic pour retourner ce que je voulais dire, je dois vraiment ne pas être clair... lol
SupprimerDonc celui-ci est trop long mais je suis partant pour une quatrième aventure (enfin cinquième, il ne faut pas oublier le recueil !)
Ah mais c'est bien ce que j'avais saisi. Je souligne juste le paradoxe, tout en le comprenant très bien. ^^
Supprimer:-)
SupprimerTrop long mais plaisant à lire quand même, je note, ça fera une bonne lecture de vacances ^^
RépondreSupprimerUne belle lecture détente, un livre "doudou" par excellence.
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