Un an dans la Ville-Rue - Paul Di Filippo

 
Une bien étrange ville

De temps en temps la collection, Une-Heure-Lumière du Bélial délaisse la Science-Fiction pour des contrées plus étranges. Un an dans la Ville-Rue de Paul Di Filippo en est l'exemple même. Imaginez une ville n'ayant qu'une Avenue, infiniment longue, sur laquelle sont construits les Blocks, immenses quartiers d'habitation. D'un côté la Voie, par laquelle les Trains transitent les denrées, de l'autre le Fleuve, où ce sont les bateaux qui ravitaillent les différents arrondissements. Au-delà de la Voie et du Fleuve, le royaume des morts où les défunts sont emmenés par les Psychopompes... Bienvenue dans la Ville-Rue.

C'est par l'entremise de Diego, un auteur de Cosmos-Fiction que nous allons parcourir et découvrir cet étrange territoire où deux soleils se disputent le ciel. Le voyage se fera en compagnie de son amante Volusia, pompière voluptueuse et survoltée, de son ami Zohar toujours en frange de la légalité et de son père à l'article de la mort. Mais qu'on ne s'y trompe pas, le seul véritable personnage est la Ville-Rue.

Un récit sans réelle intrigue mais avec de nombreuses réflexions sur notre monde en général et sur celui de l'édition en particulier. La Ville-Rue est en fait un miroir de notre société et Diego n'est rien d'autre que l'alter ego de Paul Di Filippo. L'auteur mélange donc les deux réalités, règle ses comptes avec le monde littéraire et promeut les littératures de l'imaginaire là-bas comme ici. Mais Paul Di Filippo ne s'arrête pas à son domaine de prédilection puisque dans cette courte novella, il aborde de nombreuses thématiques : économie, technologie, métaphysique ou philosophie sans oublier les relations humaines entre les élites et le peuple ou les différences culturelles entre les différents Blocks.

Passionnante de bout en bout, la plongée dans la Ville-Rue est tout simplement fantastique. Après quelques pages d'adaptation, le récit devient fluide et limpide, les descriptions de cette étrange ville sont à couper le souffle, l'immersion intense. On ne regrettera au final que le voyage ait été aussi court.




Commentaires

  1. Mais non, il ne faut pas regretter le format, c'est aussi parce qu'il est ainsi, parce que c'est une novella, que c'est une aussi belle réussite. Vive les novellas, et vive celle-ci en particulier ! =D

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    1. Je suis entièrement d'accord. Mais il y a de la place pour écrire une quantité d'autres histoires autour de cette Ville-Rue. J'aimerais en apprendre beaucoup plus, découvrir d'autres facettes, croiser d'autres personnages...

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  2. Cette novella vient de remonter la pile de ma PAL^^

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    1. Une de mes préférées et pourtant ce n'est pas un thème qui aurait du me plaire. lol

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    1. C'est vrai que je n'ai pas parlé de ton excellente traduction. L'écriture est riche et belle, tu l'as transcrite admirablement (comme d'habitude !)

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