Alors on rêve
Alastair Reynolds fait partie de ces auteurs, à l'instar de Stephen Baxter ou Gregory Benford, qui ont mené de front une carrière scientifique (astrophysicien à l'ESA) et d'écrivain avant de se consacrer pleinement à l'élaboration de romans de science-fiction tendance Hard-SF. Il est connu pour ses cycles Des Inhibiteurs et Des Enfants de Poséidon mais il officie aussi dans des formes plus courtes. La millième nuit est l'une des rares à être traduite à ce jour.
Ceux qui connaissent l'œuvre de l'auteur ne seront pas dépaysés à la lecture de La millième nuit. Alastair Reynolds voit loin, voit grand et son imagination dépasse l'entendement. Nous sommes quelques millions d'années dans le futur, l'humanité s'est dispersée dans l'univers et a évolué en de multiples civilisations, s'adaptant aux environnements qu'elle rencontre, devenant pour certaines quasi immortelles. Il ne reste plus beaucoup de l'Homme que nous connaissons aujourd'hui mais les contraintes physiques ne changent pas, la vitesse de la lumière est toujours un mur infranchissable. Se déplacer au sein des Galaxies prend donc du temps. Voilà pour le contexte.
La millième nuit s'intéresse à l'une de ces branches d'humanité : La Lignée Gentiane, mille clones issus de la même souche. Chacun des individus explore l'univers comme bon lui semble pendant des dizaines de milliers d'années, puis ils se retrouvent tous les deux cent mille ans lors d'une fête mémorable de mille jours. Pendant ces Retrouvailles, ils partagent chaque nuit à tour de rôle leurs expériences et leurs voyages à travers "un rêve". Campion et Purslane découvrent une anomalie dans celui de l'un d'entre eux, un détail sans importance mais qui cache un danger de bien plus grande ampleur...
Les premières pages ne sont pas faciles d'accès, l'auteur jette le lecteur au milieu de son monde et le laisse s'approprier les "nouvelles règles d'humanité". Le format novella impose le rythme du récit, Alastair Reynolds survolant ainsi quelques concepts et idées qui auraient mérité d'être plus explicités mais les grandes lignes se mettent rapidement en place et l'immersion devient aisé. Le point essentiel est la contrainte du non dépassement de la vitesse de la lumière qui entraine l'auteur à choisir une autre issue au problème du franchissement des distances interstellaires...
Grandiose, vertigineux, La millième nuit est un chef d'œuvre de Hard-SF. Alastair Reynolds nous livre en une centaine de pages un récit de haute volée, un voyage aux confins de l'espace et du temps.
Chez Gromovar, L'Epaule d'Orion
Arrivé à la moitié et après un début, comme tu le dis, obscure, impossible de décrocher.
RépondreSupprimerC'est vraiment ce que j'aime dans la science fiction, un grand texte !
SupprimerEt merci d'être passé par ici, tu es vraiment un ami. ;-)