Classique mais original
les rêves qui nous restent est un court roman, d'un peu plus de deux cents pages, écrit par Boris Quercia, qui sortira aux éditions Asphalte début octobre. Je n'avais jamais entendu parler de cet auteur chilien, également acteur, scénariste, réalisateur et producteur. Et donc romancier, connu pour sa trilogie policière Santiago Quiñones également publiée chez Asphalte.
Boris Quercia avec les rêves qui nous restent nous offre un polar-SF dans un futur indéterminé mais largement dystopique et inspiré entre autres des écrits de Philip K. Dick.
Dans la City, Natalio, un flic de classe 5 (ceux qui font le sale boulot, aussi haïs que méprisés) est chargé d'éliminer discrètement les dissidents. Pour sa basse besogne il est accompagné d'un électroquant, un androïde d'apparence plus ou moins humaine qui l'aide, le supplée voire le remplace à longueur de journée. A la suite d'un accident, son tronquo est devenu "inactif", il doit en trouver un autre. Sans un sou, il se retourne sur un modèle d'occasion bas de gamme dont le comportement présente rapidement des anomalies. Mais Natalio n'a pas le temps de se pencher sur le problème, une nouvelle affaire lui est confiée et des résultats rapides lui sont demandés.
Boris Quercia fait son entrée dans les sphères de l'imaginaire avec un thème très classique et assez "casse gueule" : les androïdes et leur évolution. Les références et comparaisons sont nombreuses et il est difficile d'être novateur dans le sujet. Mais l'auteur évite les écueils et les facilités en nous offrant une intrigue de haute volée et en développant un background de qualité. Il nous dépeint un futur sombre où les inégalités croissantes atteignent leur paroxysme, une civilisation au bord du chaos où l'intelligence artificielle est la pierre angulaire indispensable au bon fonctionnement de la société.
Le récit fluide, rythmé, ne laisse aucun temps mort. Le binôme homme/androïde fonctionne à merveille, l'auteur apportant une bonne dose d'humour à leurs échanges. Le flic dépravé au grand coeur est croqué avec justesse pendant que son pendant est dépeint avec minutie. L'évolution croisée de l'un et de l'autre est assez cocasse. Boris Quercia en profite pour nous questionner sur la conscience grâce à un parallèle homme/machine astucieux.
Plusieurs pans de l'histoire auraient mérité d'être plus développés. Les usines à rêves où se passe une partie de l'histoire nous laissent un goût d'inachevé, on aurait aimé en savoir un peu plus, tout comme sur les antagonismes entre la City et les bas-fonds de la vieille ville.
Pour conclure, les rêves qui nous restent, ne révolutionne pas le genre mais permet de passer un très bon moment. Le mix polar/SF dystopique fonctionne très bien, avec comme atout principal le binôme homme/machine, sans oublier un background de qualité. Simple, efficace et diablement intelligent, ce court roman ne peut que plaire à un très large public.
"Classique mais original" : c'est marrant ce résumé ; et aussi impossible qu'il puisse paraitre, j'imagine du coup très bien le roman. ^^
RépondreSupprimerJe note que ça peut se tenter sans risque du coup.
Cela peut te plaire, il y a ces réflexions autour de l'identité et la conscience qui pourraient te convenir.
SupprimerUne très belle découverte et je lirai probablement les polars de l'auteur.
Merci pour cette découverte.
RépondreSupprimerJe crois que je vais me laisser tenter (si je trouve du temps en cette période chargée).
Il y aura bien un moment de libre dans les semaines à venir. ;-)
SupprimerÇa y est, j'ai trouvé le temps. Et je n'ai pas été déçu. Merci pour l'idée de lecture.
SupprimerChronique à suivre...
Content que cela te plaise aussi.
SupprimerBeaucoup plu.Ce mélange SF et policier est très bien fait.
RépondreSupprimerNous sommes d'accord, un très bon roman à faire découvrir.
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