Voyage sans limite
Après Cérès et Vesta, A dos de crocodile est la deuxième novella de Greg Egan publiée dans la collection Une Heure Lumière du Bélial. Ce texte s'inscrit dans le cycle de l'Amalgame, un cycle grandiose en termes d'espace et de temps. Il est à ce jour composé de 3 nouvelles dont celle-ci et d'un roman (Incandescence).
Nous sommes dans un futur très très éloigné (plusieurs millions d'années) où toutes les espèces intelligentes ont fusionné en une seule civilisation : l'Amalgame. Au sein de l'Amalgame, le corps est obsolète, les consciences peuvent être digitalisées et envoyées à vitesse relativiste à travers l'espace. A l'arrivée elles peuvent intégrer un corps ou rester virtuelles. Greg Egan explique toute la machinerie du système dans cette nouvelle : monumental et vertigineux. Tous les voyages sont excessivement longs, pas de tour de passe-passe, l'auteur ne s'affranchit pas des réalités physiques mais qu'importe, les êtres étant quasi immortels le temps n'est pas vraiment un problème, seul l'ennui guette.
"Leila et Jasim étaient mariés depuis dix mille trois cent neuf ans quand ils commencèrent à envisager de mourir". Les premiers mots de cette novella donnent le ton du récit.
Avant d'en finir avec la vie, ils veulent faire un dernier voyage, réaliser une dernière escapade pour finir en beauté. Leur choix se porte sur le bulbe galactique, abritant Les Indifférents, une civilisation qui refuse tout contact avec l'Amalgame et qui est sourde à toute tentative de communication allant jusqu'à renvoyer la moindre sonde entrant dans leur territoire. Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Sont-ils toujours vivants ? Un mystère que veulent essayer de résoudre Leila et Jasim...
Greg Egan unit l'émotion et la rigueur scientifique. Relativement compréhensible sur le plan des idées, même si les distances et le temps mis en jeu dépassent l'entendement, A dos de crocodile reste très accessible. L'auteur apporte un questionnement sur le temps qui passe, l'ennui et l'amour à travers l'envie de découverte et le dépassement de soi.
Grandiose, merveilleuse, exceptionnelle, je n'ai pas de mots assez forts pour décrire cette novella extraordinaire.
La vache, j'étais pas spécialement chaud mais là, ce texte vient de faire un sacré bond vers le haut de ma PAL.
RépondreSupprimerJ'y suis allé à reculons mais ca m'a fait le même effet qu'avec Eriophora de Peter Watts. Indispensable !
Supprimer🤯 <- moi rien qu'à lire ta chronique.
RépondreSupprimerGreg Egan ça m'inquiète toujours. Je vais attendre des confirmations sur l'accessibilité, mais ça pourrait quand même s'envisager. ^^
Le temps et les dimensions mis en jeu nous dépasse parfois mais cela reste "compréhensible".
SupprimerOh bordel, je regrette de ne pas l'avoir ajouté à ma commande... j'ai toujours peur d'Egan mais je crois que je passe à côté d'une pépite là.
RépondreSupprimerC'est un excellent texte. Attends le retour de Lune, elle te confirmera qu'il faut lire cette nouvelle même si c'est du Egan ! ;-)
SupprimerJ'avais pas vraiment accroché "Eriophora", un peu plus "Cérès et Vesta" , peu être que celui-là fera mouche, à voir.
RépondreSupprimerCe n'est pas du tout la même approche d'Eriophora. La seule ressemblance c'est (pour moi) le Wahoo, quel texte !
SupprimerCérès et Vesta est plus accessible, là il y a un petit côté Hard SF plus poussé mais quel bonheur !
bon j'ai craqué, je l'ai pris avec le dernier Ken Liu, à suivre ...
SupprimerCurieux de ton retour sur les 2 titres.
SupprimerUn coup de coeur donc ! J'ai une commande UHL à passer, ça tombe bien.
RépondreSupprimerJ'espère qu'il te plaira autant qu'à moi !
SupprimerC’est très convainquant à la lecture de ta chronique et la thématique m’interesse.
RépondreSupprimerC'est la novella de l'année pour moi... tout ce que j'aime !! Je la recommande chaudement.
SupprimerBeaucoup aimé aussi, j'adore ce genre de texte absolument vertigineux qui arrive à garder un petit côté intimiste en prime.
RépondreSupprimerLe vertige de la science... ca vaut toutes les histoires du monde !
SupprimerBien aimé ce texte de Egan, moins celui du hors série (Un château sous la mer) malgré une traduction soignée
RépondreSupprimerJe devrais bientôt lire cette longue nouvelle. On en reparlera assez vite.
Supprimer