Un souvenir nommé Empire : Arkady Martine

Beaucoup trop bavard

Un souvenir nommé empire est le premier opus d'une saga de Science Fiction écrite par Arkady Martine. Roman encensé par la critique américaine, lauréat du prestigieux prix Hugo l'an dernier, il arrive dans vos librairies et sur vos liseuses le 3 mars prochain dans la collection Nouveaux Millénaires des Editions J'ai Lu.

Un souvenir nommé empire est un Planet Opera se déroulant quasi exclusivement dans la Cité, gigantesque ville-monde et coeur de l'Empire Teixcalaanli dirigé par Six-Direction, un empereur sur le déclin. Mahit, promue auprès de l'Empereur ambassadrice de Lsel, une colonie spatiale indépendante de quelques milliers d'habitants, sera notre narratrice tout le long du roman. Par ses yeux, on découvrira la Cité, sa culture, ses luttes politiques ou encore sa poésie, celle-ci étant, outre un art, un système d'information très prisé au sein de l'Empire. Mahit doit remplacer dans l'urgence Yksandr, l'ancien ambassadeur décédé mystérieusement, sans avoir été totalement formée aux protocoles en vigueur dans la Cité. Heureusement pour elle, la station Lsel possède une technologique unique : l'Imago (dispositif en céramique fixé sur le tronc cérébral qui permet d'accéder à la mémoire enregistrée de son prédécesseur). Malheureusement pour elle, son Imago est obsolète, il a non seulement quinze ans de retard mais son fonctionnement laisse à désirer...

Ce long roman de plus de cinq cents pages est des plus classiques dans sa construction, son intrigue se résume en trois petits points : la disparition d'Yksandr, la succession de l'Empereur et l'Imago "défectueux" de Mahit, et souffre d'un cruel manque de rythme et d'abominables longueurs et répétitions. Arkady Martine nous abreuve de détails sur la vie de la Cité, sa politique ou encore sa poésie de quoi combler les amoureux de la rhétorique. Pour ceux qui préfèrent les romans d'action, mieux vaut s'abstenir. Ce roman s'adresse plus aux lecteurs d'Ann Leckie ou de Becky Chambers. L'accent est davantage mis sur des personnages plus diversifié.e.s et une contemplation des faits. 

Un autre petit regret concerne le monde extérieur à la Cité : un Empire Galactique dont on parle beaucoup mais qui est quasiment absent et que l'on aimerait connaître un peu plus.

La plongée dans le roman peut s'avérer délicate. Il y a ces noms imprononçables qui ne facilitent pas la compréhension (pensez à aller faire un tour en fin de glossaire pour quelques explications linguistiques). Et ceux plus qu'étranges, usités dans la Cité, construits par l'accolement d'un nombre et d'un nom tel Douze-Azalée ou Trois-Posidonies, permettant de démarquer deux mondes bien différents. Cette petite astuce anecdotique permet également à Arkady Martine de pointer les difficultés qu'a son héroïne à s'intégrer à sa nouvelle planète. On suit Mahit pas à pas, découvrant les us et coutumes, se trompant souvent, froissant parfois. L'autrice ne nous donne pas toutes les clefs et c'est un plaisir de découvrir petit à petit l'univers Teixcalaanli

L'Imago est pour moi le point fort de ce roman, j'ai un petit faible pour ces technologies, comme dans Station : La Chute où c'était une IA implantée mais le principe reste le même. Il y a toujours un décalage, un trait d'humour qui me plait, j'adore le concept. Les personnages aussi sont bien travaillés, complexes avec leurs fêlures, le manichéisme n'a pas trop sa place ici et cela fait du bien.

Au final, Un souvenir nommé Empire souffre d'un cruel manque de rythme et de répétitions incessantes. L'autrice prend son temps, décrivant moult détails qui satisferont une partie du lectorat. Pour ma part, je reste sur ma faim, la découverte de l'univers Teixcalaanli, des personnages bien campés et le procédé Imago n'ont pas suffi à me tenir en haleine sur cinq cents pages.


Les avis de Lianne, Apophis, Just Word, Black Wolf


Commentaires

  1. Haha, je l'ai aimé alors que pourtant je n'aime ni Ann Leckie ni Becky Chambers (qui m'ont laissé de marbre).
    Je trouve que ça n'a pas grand chose à voir au final niveau ton. Pour moi celui de Leckie est froid et austère rien à voir avec celui ci qui est ouvert et humain, et les livres de Chambers manque quand même d'intrigue, les personnages en eux même ne suffisent pas.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne connais peut être pas assez l'œuvre de Chambers et Leckie ! ;-)

      Supprimer
  2. J'avoue que c'est long. Sympa, mais long. Je continue encore un peu pour voir.

    RépondreSupprimer
  3. Je suis bien embêté, j'aime Becky Chambers mais je ne n'aime ni les répétitions ni les longueurs. Y'a pas moyen d'avoir une version de 300 pages ? 😇

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Voilà avec 200 pages de moins je pense que ca passait mieux !

      Supprimer
  4. Je suis une lectrice de Becky Chambers mais je ne suis pas tentée ici. Les répétitions, le rythme lent, l'intrigue classique et, contrairement à Chambers, aucun feel good à l'horizon... je passe!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pourtant le rythme de Becky Chambers n'est pas dès plus rapides ! lol

      Supprimer
  5. J'aime aussi Becky Chambers mais là ça me tente moins. A voir !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne suis pas sur que la comparaison soit juste d'après ce que dit Lianne ci dessus !! A voir.

      Supprimer
  6. Réponses
    1. Je confirme, tu peux passer sur celui-ci !!! \0/

      Supprimer

Enregistrer un commentaire