Juste pour l'urgence climatique
Après l’excellent Une histoire des abeilles, Maja Lunde nous revient avec le second opus de son Climate Quartet : Bleue. Après s’être intéressée aux abeilles, et plus exactement à leur disparition dans son premier roman, elle s’attaque ici aux problèmes de l’eau.
Deux arcs narratifs, à 25 ans d’intervalle, nous montrent deux problématiques différentes. On pourrait dire que la seconde est l’une des résultantes de la première. Les deux récits sont liés mais ce lien est si ténu (et assez invraisemblable !) que l’on pourrait considérer le récit comme deux histoires séparées.
2017, Signe revient dans son village natal, au pied du glacier "le Bleu". Celui-ci est exploité pour sa glace découpée en morceaux et envoyée au quatre coins du monde. Elle se remémore son passé d’activiste écologiste commencé soixante ans plus tôt auprès de son père qui défendait la faune et la flore locales. Elle prépare sa dernière action militante et s’apprête à recroiser les fantômes du passé.
2041, Sud de la France, la sécheresse fait rage, les incendies se multiplient, les habitants fuient les villes et villages en direction du Nord, en direction de l’Eau. David seul avec sa fille rejoint l’un des camps de réfugiés où sa femme et son fils doivent l’attendre.
A travers ces deux histoires, Maja Lunde nous dresse un tableau catastrophique de notre société de consommation et de ses conséquences à court terme. L’Eau est au coeur de l'histoire : source de vie, elle devient source de profit et de guerre. Alarmiste, pessimiste, dramatique, le roman laisse en fin de compte peu d’espoir au niveau climatique et il est révélateur de la cupidité et de la folie des Hommes.
Cependant le résultat est plus que mitigé. Toute la partie écologique avec la sauvegarde du glacier et des cours d’eau est très intéressante. Très visuelle l’écriture de Maja Lunde nous plonge au cœur des fjords norvégiens. Et en même temps l’autrice accumule les poncifs éculés avec des histoires d’amour et de famille on ne peut plus classique et sans grand intérêt. A l’inverse l’histoire de David est plus aboutie, le personnage mieux campé, un peu moins lisse. Cependant on tombe vite dans le "pathos". Et c’est le "climat fiction de 2041" qui est pour le coup peu crédible ou alors pas assez explicité, il manque quelque(s) chose(s).
On ne peut pas reprocher à l’autrice son engagement en faveur de la planète, ses convictions écologiques. La critique acerbe de notre société de consommation est là : le profit avant tout, qu’importe les conséquences pour les générations futures. Le message est clair, il marque les esprits, il faut préserver notre planète et nos ressources. C’est à peu près tout ce qu’on retiendra de ce second roman de Maja Lunde et c'est là l'essentiel.
Du coup si on a lu ta chronique, on peut considérer qu'on a lu l'essentiel du livre ? C'est parfait, je n'avais jamais lu un livre aussi vite de ma vie. =P
RépondreSupprimerOh... !! :-D
SupprimerComme Baroona, je me contenterai de ta conclusion en ce qui se concerne ce roman.
RépondreSupprimerDommage, j'avais vraiment apprécier Une histoire des abeilles et le sujet me plaisait...
Tu peux passer ton tour, trop de bons sentiments pour toi. ;-)
SupprimerOh... je trouve ça vraiment dommage ce que tu en dis. J'avais assez aimé l'histoire des abeilles, je comptais le lire... je vais attendre de voir d'autres chroniques avant de me lancer !
RépondreSupprimerMoi aussi j'avais bien aimé son premier roman mais là je suis passé à coté. Je suis curieux d'avoir d'autres avis. ;-)
SupprimerVraiment dommage... comme je te l'ai déjà dit je tenterai tout de même la lecture, étant très concernée par les problèmes écologiques autour de l'eau mais les bons sentiments vont vite me gonfler ^^
RépondreSupprimerJ’attends ton retour avec impatience. ;-)
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