L'egotrail
Alexandre Boucheix, alias Casquette Verte sur les réseaux comme sur les sentiers de France et de Navarre, fait partie des figures de l'ultratrail français. Un garçon atypique qui bouscule les codes dans sa façon d'être, de s'entraîner et de courir. Il se raconte dans une autobiographie intitulée tout simplement On m'appelle Casquette Verte. Si vous le suivez sur les réseaux ou si vous avez écouté quelques-uns des nombreux podcasts où il est invité, vous connaissez déjà les grandes lignes de son histoire. Sinon vous découvrirez un homme singulier, sympathique et sensible, à l'ego surdimensionné comme il aime le revendiquer.
Qu'est-ce qui pousse un jeune parisien, issu d'une école de commerce, fêtard, buveur et gros fumeur à se mettre à la course à pied : une discussion un lundi matin autour de la machine à café pour le débrief du week-end entre collègues. Alexandre Boucheix a raconté mille fois cette anecdote de sa rencontre avec le running et comment il est passé assez rapidement de sédentaire à ultratraileur. A travers ces deux cents et quelques pages, il se livre un peu plus qu'à l'habitude. L'écrit gomme un peu les frasques et la légèreté de certaines de ses interviews, et lui permet de se confier un peu plus en profondeur tout en gardant son côté chien fou.
Loin de tous les stéréotypes des traileurs de haut niveau, Alexandre Boucheix ne "s'entraine" pas, il aligne les kilomètres pour atteindre des distances de 200 kilomètres par semaine, soit pas loin de 10 000 kilomètres par an ! Et tout cela en continuant d'avoir une activité salariée alors qu'il aurait pu passer pro et vivre de sa passion...
On découvre un homme fidèle, attaché à certaines courses comme La Diagonale des Fous, à certains territoires et à l'humain. C'est également un organisateur qui aime relever des défis qu'il imagine comme la "course non officielle" Paris-Plage qui consiste, le temps d'un week-end, à rejoindre Honfleur depuis Paris (en courant) et être rentré (en train) le lundi matin pour reprendre le boulot.
Atypique est peut-être le mot qui le caractérise le mieux, lui qui aime s'affranchir des codes et des barrières, faire voler en éclats tous les diktats établis, quitte à froisser une partie des athlètes et de son public. Alexandre Boucheix ne laisse pas indifférent et comme le dit l'adage : on aime le détester et on déteste l'aimer. Mais au final on ne peut être qu'admiratif devant ses exploits. Même s'il n'a pas les résultats d'une Courtney Dauwalter, d'un Kylian Jornet ou d'un Mathieu Blanchard, il reste un athlète de très haut niveau, il impose le respect et peut donner des idées à quelques-uns sans être un modèle à suivre à 100%.
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