Bifrost 119 - Greg Bear


Le cent-dix-neuvième opus de la revue Bifrost met à l'honneur un auteur phare de la Hard-SF de la fin du XXème siècle en la personne de Greg Bear.

Au sommaire de ce numéro, un édito d'Olivier Girard qui revient sur le déclin de la SF au sens large et plus particulièrement sur celle qui nous fait rêver. Trois nouvelles signées Nicolas Martin, Leigh Brackett et Greg Bear, qui font écho à la mise en bouche du patron du Bélial puisqu'elles datent respectivement de 2025, 1943 et 1983 ! S'ensuit le Cahier des Critiques qui encore une fois nous montre que la SF est en berne même si quelques livres sortent du lot. Enfin quelques mots sur les anthologies du dernier trimestre et une interview de Jean-Marc Lofficier qui nous parle des éditions Rivière Blanche, clôturent cette première partie.

Le dossier consacré à Greg Bear est encore une fois très complet. Après une biographie rapide, on pourra relire un entretien réalisé en 1985 ainsi qu'une interview de sa veuve Astrid Bear et se plonger dans l'œuvre de l'auteur américain : un guide exhaustif qui donne envie de lire ou relire quelques titres, avant de terminer par une autre interview réalisée en 2010.

Pour conclure la revue, les chroniques habituelles avec un Scientifiction consacré à Aurora de Kim Stanley Robinson, un livre que je ne peux que vous conseiller de lire.


Retour sur les trois nouvelles de ce numéro : 
  • Lune Rouge de Nicolas Martin
Deuxième nouvelle de Nicolas Martin à paraitre au sein de la revue, Lune Rouge est un texte de SF horrifique, un genre qu'il affectionne et dans lequel il donne sa pleine mesure.

Eva se réveille tout doucement dans son caisson de sommeil à bord de la station orbitale lunaire. Après quelques minutes d'une douce léthargie, elle retrouve ses esprits et ses souvenirs. Elle se rend vite compte que la station semble abandonnée et qu'elle est la seule présence humaine...

Une nouvelle horrifique des plus classiques où tout commence tranquillement avant de glisser imperceptiblement vers l'horreur. Nicolas Martin maitrise parfaitement son scénario faisant monter crescendo la tension jusqu'à la chute finale, elle aussi sans surprise. On retiendra l'ambiance et le style percutant, et on aimera (plus ou moins) le côté horrifique ! 

  • Les Merveilles des sept mondes de Leigh Brackett
Après le dossier consacré à Leigh Brackett, Bifrost dégaine une seconde nouvelle de l'autrice américaine. Ce texte confirme mon peu d'appétence avec l'autrice, je n'ai lu que les premières pages avant d'abandonner.

  • Le Chant des Leucocytes de Greg Bear
Cette nouvelle publiée en 1983 est à l'origine d'un des premiers romans de Greg Bear, La Musique du Sang édité deux ans plus tard et considéré comme l'un des indispensables de l'auteur.

Un homme travaillant dans un laboratoire de biotechnologies s'utilise comme son propre cobaye en s'injectant une mixture issue de ses recherches. S'apercevant des modifications radicales que cela entraine sur lui, il contacte un ancien ami pour lui faire part de son expérience afin que celui-ci surveille son évolution.

Le Chant des Leucocytes est probablement l'un des textes fondateurs du Biopunk. Il n'a rien perdu de sa superbe malgré les quarante ans d'âge. Efficace et percutant, on ne pourra regretter qu'un final sans surprise mais d'une logique implacable. Un texte à (re)découvrir.



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