TAG : Ereader vs Book


Il y a quelque temps Le Chien Critique nous proposait un nouveau TAG et souhaitait me voir répondre à ces questions autour de la lecture numérique. Ni une, ni deux, je me suis empressé de participer... un peu plus de 18 mois après sa parution !


1. Pourquoi la lecture numérique ?

Avant de me mettre au numérique, je ne lisais quasiment que des poches et le plus souvent achetés d'occasion. Le passage à la liseuse était quelque part un acte militant. J'espérais trouver des nouveautés à des prix abordables et ainsi apporter ma contribution à la chaîne du livre qui en avait (et qui en a toujours !) bien besoin. Résultat mitigé mais on en reparlera un peu plus loin.
Sinon, c'est aussi un moyen de ne pas s'encombrer de livres à la maison et c'est super pratique d'avoir sa bibliothèque à portée de main, partout, tout le temps.

2. Quelle liseuse ?

Je ne voulais pas d'une Kindle avec son format propriétaire. J'ai donc cherché et fini par acheter la Cybook Odysée de Booken qui avait de bons retours. Après 6 ans, j'en suis pleinement satisfait et je peux dire qu'elle est rentabilisée depuis un bon moment. Sinon je lis aussi sur mon smartphone même si ce n'est pas aussi pratique, ni très confortable.


3. Les DRM ?

Pour ceux qui ne connaissent pas, Digital Rights Management est un verrou numérique censé empêcher le piratage. Dans la réalité c'est une connerie qui empêche l'utilisateur lambda d'accéder facilement à ses fichiers et qui fait bien marrer les pirates en herbe. 
Donc je n'achète que très rarement un livre avec DRM, d'une part parce qu'il y a ce verrou (que je m'empresse de faire sauter en un clic avec le logiciel epubee !) et d'autre part parce que généralement les livres avec DRM sont aussi les plus chers. Cherchez l'erreur !


4. Le piratage ?

J'ai quelquefois franchi le pas, surtout au début quand l'offre n'était pas à la hauteur de mes espérances. Mais aujourd'hui l'offre s'est étoffée et j'ai également la possibilité d'emprunter en numérique dans deux médiathèques du coin. 


5. Le prix ?

Il est compliqué de fixer un prix unique, beaucoup de paramètres entrant en ligne de compte (nombre de signes, livre traduit ou non...). Mais en gros, je pense que pour un roman de 350 à 400 pages, le prix du numérique devrait être entre 10 et 13 euros. Et si on parle en pourcentage, le fichier numérique ne devrait pas excéder 65% du prix papier. Il est évident que les pavés de 700 - 800 pages ne peuvent pas être à 10 euros ! Et quand le grand format passe en poche, le prix numérique ne devrait pas dépasser le prix du poche. 

Quelques éditeurs pratiquent ce barème donc c'est que cela doit être possible !


6. Qualités et défauts de la liseuse ?

J'ai très vite adopté la liseuse comme outil de lecture et aujourd'hui 8 livres sur 10 sont électroniques. Et je n'y vois que des avantages : pratique, facile d'utilisation, confortable, transportable... le petit plus est le dictionnaire intégré. Petite anecdote à ce sujet pour vous montrer à quel point je suis accroc au numérique, quand je lis le format papier il m'arrive d'appuyer sur le mot que je ne connais pas pour voir sa définition... et bien ça ne marche pas !


7. Bonus : les éditeurs qui jouent le jeu...

Généralement ce sont les petites structures qui ont une politique numérique de qualité. Prix raisonnable (45% à 60% du prix papier) et sans DRM. Chez les éditeurs des Littératures de l'Imaginaire je citerai ceux que je lis régulièrement : L'Atalante, Actu SF, Les Moutons Électriques, La Volte, Le Bélial, Les Éditions Critic, Mü Éditions, Super 8 Éditions, Bragelonne, Au Diable Vauvert...

Et pour finir, la dernière collection en date dirigée par Gilles Dumay, Albin Michel Imaginaire, suit le mouvement avec une politique numérique très acceptable. Je ne sais pas si au niveau de la collection cette politique sera récompensée, je l'espère... seul Gilles pourra nous le dire quand la collection sera bien installée.

Si j'ai détaché Albin Michel Imaginaire, c'est pour faire un parallèle avec les collections Lunes d'Encre chez Denoël, Exofictions chez Actes Sud ou Nouveaux Millénaires chez J'ai Lu qui eux ont des politiques numériques déplorables. 


Commentaires

  1. Je suis totalement d'accord avec ton analyse sur les prix, d'ailleurs j'évite totalement d'acheter des livres de ceux qui abusent au niveau prix. En général ça fini en occasion papier ou emprunt médiathèque, tant pis pour eux !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est exactement ça... mais certains éditeurs n'ont pas encore compris qu'il y avait des lecteurs comme nous.

      Supprimer
  2. Concernant Albin Michel Imaginaire, je peux donner des chiffres statistiques (au dernier relevé) que je trouve personnellement hallucinant :

    Pour Mage de bataille, tome 1, les ventes numériques représentent 24,9% des ventes totales (c'est monté à 25,9% sur les 4 premières semaines)
    Pour Anatèm tome 1, les ventes numériques représentent 9,75% des ventes totales (c'est monté çà 14,8% sur les 4 premières semaines)
    Pour American Elsewhere, les ventes numériques représentent 6,3% des ventes totales
    En numérique, la meilleure vente est Mage de bataille T1, de très loin.
    En papier, la meilleure vente est Anatèm T1, d'une bonne tête devant Mage de bataille
    En cumulés les deux titres sont dans un mouchoir de poche (peut-être une dizaine d'exemplaires de différence).

    Même si je prends 6,3% de ventes numériques sur American Elsewhere, nous sommes au-dessus de la moyenne nationale estimée à 5%.

    (Source:)
    http://www.lettresnumeriques.be/2018/03/23/les-chiffres-et-les-usages-du-livre-numerique-en-france/

    Alexis Esmenard, directeur du développement numérique chez Albin Michel me disait jeudi (le 29/11 donc) qu'il pensait qu'on pouvait faire mieux en 2019, en CA évidemment (une évidence, on aura 12 mois d'exploitation au lieu de 3), mais aussi en %.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Gilles pour ces premiers retours chiffrés. C'est toujours intéressant.

      Supprimer
  3. Nous avons enfin la réponse a la grande question : le Mali est il réactif ?
    Sinon, sans surprise, notre rapport à la lecture numérique est identique.
    Sauf que je n'ai jamais appuyé dans un livre papier pour en avoir sa definition, je ne suis pas débile ! Mais qu'est ce que j'ai pu ne pas tourner de page en tapotant....

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis réactif, tu es juste pas très patient...

      Chacun ses tares : Le lémurien a moins de vocabulaire, mais le chien a plus de mal à tourner les pages avec ses pattes !

      Supprimer
  4. 18 mois bah c’était hier quoi 😉
    Je lis énormément en numérique au point d’avoir du mal à retourner au papier qui est encombrant au possible, dès que je vois des promos numériques avec des livres que j’ai en papier je le prends (oui il n’est pas rare que je paye deux fois mes bouquins 🤓) par contre les mecs je ne déplore pour l’instant aucun trouble cognitif vis-à-vis du papier vs numérique 😆

    RépondreSupprimer
  5. Je me retrouve dans beaucoup de tes commentaires même si dernièrement je lis plus de papiers que de numérique mais ça c'est du au fait que je prends moins les transports...
    Je trouve tout de même déplorable la politique numérique des grands éditeurs... pour moi ils perdent à ne pas avoir un vraie politique numérique.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pour moi cela reste incompréhensible... mais comme je ne suis qu'un lecteur et pas dans la chaîne du livre je ne dois pas avoir l'ensemble des paramètres pour juger. ;-)

      Supprimer
  6. Je vois que je suis encore un peu l'ovni dans ces commentaires, même si le cap de la liseuse est franchi ^^

    RépondreSupprimer
  7. "je lis le format papier il m'arrive d'appuyer sur le mot que je ne connais pas pour voir sa définition"
    Huhu. Ça me rappelle une fois j'ai voulu tenter un ctrl+F sur un article en format papier pour retrouver un passage précis. Mon cerveau a bugué.

    RépondreSupprimer
  8. J'aimerais bien comme toi passer au presque tout numérique mais je crois que je suis encore trop attachée au papier pour que ça marche. Ceci dit j'apprécie de plus en plus la liseuse pour le fait qu'on puisse lire à une main et même avec une mauvaise lumière, ça a son utilité !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pour ma part c'est l'inverse, j'ai de plus en plus de mal avec le papier... ;-)

      Supprimer

Enregistrer un commentaire