Inversion des rôles
Défaite des maîtres et possesseurs est un livre que je n'aurais jamais dû lire. Publié dans une collection blanche par un auteur inconnu, ce livre n'avait que peu de chance de tomber entre mes mains. Lorhkan, sur un forum dédié aux littératures de l'Imaginaire, disait : "J'ai enchaîné (et déjà terminé, c'est un signe) avec "Défaite des maîtres et possesseurs" de Vincent Message, roman de SF paru en collection générale chez Seuil. Et pfiouuuu, ça interroge !" . Ni une, ni deux, je regarde si ce livre est à la médiathèque du coin...
Voilà comment, sans lire la quatrième de couverture, sans lire une critique, je commence ce livre. Le début est difficile, à la fois happé par l'univers et en même temps complètement perdu. Il y a quelque chose qui me dérange... Peut être le style, beaucoup plus littéraire que ce que j'ai l'habitude de lire, ou ces longues phrases qui s’arrêtent abruptement. A moins que ce ne soit le fond, l'histoire à laquelle j'accroche mais dont quelque chose m'échappe. Cela va durer une cinquantaine de pages et puis tout s'éclaire, je m’habitue au style et j'ai mis le doigt sur ce qui me troublait !
A partir de là tout s’enchaîne admirablement, jusqu'au chapitre 6 ! Certains livres vous marquent par la première phrase, je pense au Monde Inverti de Christopher Priest ou par la dernière ligne comme dans Destination Ténèbres de Frank Robinson, ici ce sera le chapitre 6. Une révélation, une claque. Tout de suite les parallèles avec notre vécu, notre comportement se dessinent et ça fait mal !! La suite baisse d'un ton, ce qui ne m’empêche pas de dévorer le livre jusqu'à son terme...
Sans être exempt de tout reproche, avec quelques facilités dans la narration et quelques passages traités trop rapidement, ce roman est tout simplement admirable. A la fois fable poétique et mélancolique, c'est aussi une ode à la différence, à l'acceptation de l'Autre et un plaidoyer écologiste. Ce roman noir et violent est une critique virulente, acerbe de notre société qui met en lumière l’égoïsme et l'orgueil humain. Mais c'est également une réflexion philosophique sur la place de l'Homme dans l'Univers...
Je me rends compte que je ne vous ai pas du tout parlé de l'histoire, des protagonistes... bref de ce qui vous attend ! Et après réflexion, je vais vous laisser dans l'expectative, vous trouverez de nombreuses critiques sur le web pour satisfaire votre curiosité mais je pense qu'il est préférable d'avoir la surprise de la découverte.
Pour conclure, sous cette littérature blanche se cache un grand roman d'anticipation, une dystopie de haute volée et pour reprendre les mots de Lorhkan : Pfiouuuu, ça interroge !
L'avis de Lorhkan
Très bonne critique qui ne dévoile rien si ce n'est ton ressenti.
RépondreSupprimerIl y a parfois quelques pépites qui se faufilent dans la blanche.
J'ai lu des critiques après coup et c'est comme lire la quatrième de couv' du "Problème à trois corps", ça gâche le plaisir de la découverte... ;-)
SupprimerAvec ce roman, on est un peu obligé de procéder comme cela, ne rien dévoiler et demander la confiance du lecteur.
RépondreSupprimerMais vraiment, que les lecteurs fassent confiance à Yogo (et à moi, il serait temps que je bouge pour ma critique, la réactivité et moi ça fait deux ! :D ), il faut lire ce livre. ;)
Sur ce coup je t'ai fait confiance et n'hésite pas à m'inciter d'autres lectures comme çà. lol
SupprimerJe confirme, il faut lire ce livre...
Bon et bien je vais devoir m'y pencher !
RépondreSupprimerÇa devrait déjà être fait... :-)
SupprimerPour info à qui passerait par là, il sort en poche début février ;-)
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