Voile vers Byzance - Robert Silverberg

 
Douce mélancolie

Pour le soixantième opus de la collection Une-Heure-Lumière, les Editions du Bélial nous offrent la réédition d'une œuvre peu connue mais néanmoins majeure de Robert Silverberg, Voile vers Byzance, écrite il y a quarante ans. Dans la préface, l'auteur revient sur la genèse de ce texte et le décrit comme l'un de ses préférés.

Voile vers Byzance est une novella intemporelle, imprégnée de cette douce mélancolie qui ravive les souvenirs d'un siècle révolu. Si elle peut sembler légèrement datée sur le plan sociologique — en particulier dans sa représentation des relations hommes-femmes — sa vision scientifique, au sens large, reste étonnamment moderne.

Au cinquantième siècle, la Terre est quasiment dépeuplée : il ne reste que les derniers représentants de l'humanité, immortels, vivant dans l'oisiveté éternelle. Ces êtres, détachés des contingences matérielles, visitent les Cités légendaires — telles Alexandrie, Xi'an ou Asgard — recréées de toutes pièces et assistent à d'interminables fêtes fastueuses. Charles Phillips, un New-Yorkais de 1984, se retrouve projeté dans ce futur improbable. Aux côtés de Gioia, une citoyenne de cette époque, ils parcourent les cinq dernières villes existantes, se plongeant dans l'histoire, les légendes et les mythes du passé. A travers ses rencontres avec les temporaires — personnages semi-fictifs animant les différentes Cités — Charles s'interroge sur sa propre existence, la nature de la réalité et celle de ces villes en perpétuel mouvement.

A la fois conte philosophique, récit de voyage temporel et réflexion sur l'immortalité, Voile vers Byzance est un petit bijou de Robert Silverberg. Ce mélange entre La Patrouille du Temps de Poul Anderson et Instanciations de Greg Egan offre un voyage fascinant à travers les siècles et la pensée humaine.


Les avis de FeydRautha, Gromovar, Soleil Vert, Le Nocher des Livres



Commentaires

  1. "en particulier dans sa représentation des relations hommes-femmes" : plus ça va et plus ça aussi ça paraît finalement assez intemporel...

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