Background 1 - Intrigue 0
Révélé par La Fabrique des lendemains, le recueil de nouvelles publié chez Le Bélial dans la collection Quarante-Deux et lauréat du Grand Prix de l'Imaginaire, l'auteur canadien Rich Larson a aussi sévi dans la forme longue. Son premier roman Ymir est un planet opera tendance cyberpunk quelque peu gore.
Yorik, un demi-sang natif de la planète glacée d'Ymir y revient à contre coeur mais surtout contre sa volonté. En stase à bord de son vaisseau depuis des années en attendant sa prochaine mission, il se voit obligé de revenir sur son monde natal pour chasser le grindel, une bête-machinique, vestige des temps Anciens. Ce n'est pas tant la mission difficile qui l'attend, débusquer un grindel n'est jamais chose facile, mais retrouver son monde de glace, raviver son passé oublié et revoir son frère le perturbent. Il le sait, revenir sur Ymir vingt ans après son exode ne sera pas de tout repos...
Rich Larson, c'est l'excellence du Show don't tell. Ne cherchez pas les explications, laissez-vous bercer au sein d'Ymir et vivez les expériences. Immersion lente et globale qui petit à petit va infuser en vous la société d'Ymir, sa politique, ses cultures, ses mafias... un monde où la violence est permanente (ça tue, ça blesse, ça bousille, ça découpe...) et où les technologies omniprésentes avec une séparation entre l'Homme et la machine est parfois difficile à saisir (ça répare, ça reconstruit...). Par de courts chapitres aussi vifs qu'inventifs, Rich Larson nous dépeint un univers riche et sombre auquel il ajoute la complexité de la relation fraternelle entre Yorik et Thello. Ce qui lui permet d'explorer les mécanismes des souvenirs et de la mémoire. En parallèle, la chasse au grindel et les relations entre les différents personnages alimentent une intrigue un peu brouillonne, aussi classique que l'univers décrit est innovant.
Le principal intérêt de ce roman est la planète de glace Ymir comme entité à part entière de l'histoire, où Rich Larson laisse libre cours à sa pensée pour créer un univers foisonnant, aux multiples facettes et aux nombreux néologismes. On peut en profiter pour féliciter le traducteur Pierre-Paul Durastanti qui a dû s'amuser (ou non !) à transcrire ces innombrables jeux de langage et rendre un phrasé toujours fluide et profondément immersif. Mais l'auteur a tendance à en faire parfois un peu trop, ralentissant le rythme du récit, ou se perdant dans des digressions qu'on ne lui connaissait pas dans la forme courte, là où il excelle à ce jour.
Les avis : de Shaya, d'Au pays des Cave Trolls, d'Anudar, de la Yozone, de Constellations, du Dragon Galactique, de Tigger Lilly, de l'Epaule d'Orion, de Just a Word, de Gromovar, du Nocher des livres, de Yuyine,
J'aurais presque pu jurer que tu l'avais déjà lu. Il y a une raison pour laquelle tu ne l'as pas tenté plus tôt ?
RépondreSupprimerJ'avais un doute sur sa capacité à me plaire. Content de l'avoir lu mais il ne restera pas dans ma mémoire comme certaines de ses nouvelles.
SupprimerDu coup, vu que j'ai adoré Ymir, y a plus qu'à tenter par la forme courte, encore meilleure, c'est ça ? XD
RépondreSupprimerLa Fabrique des Lendemains est vraiment superbe même si comme dans tout recueil certians textes te parlent plus que d'autres. Je me souviens encore de Circuits et de Rentrer par tes propres moyens. Et d'autres dont j'ai oublié les titres mais pas les images. Indispensable !
SupprimerPas un chef d'œuvre mais je l'avais trouvé très réussi. J'y avais saisi quelques vibes de Germinal d'Emile Zola, en version SF.
RépondreSupprimerJe n'ai la réf Germinal... je garde surtout l'univers froid d'Ymir et ses nombreux néologismes.
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