Le cycle Sunflower est une série de space opera du Canadien Peter Watts connu pour son monumental roman Vision Aveugle et sa suite non moins extraordinaire Echopraxie. Sunflower se compose de quatre nouvelles et d'une novella : Eclat, Eriophora, L'île, Géantes et L'Autostoppeur. Cette dernière nouvelle n'est disponible en ligne qu'après avoir lu la novella Eriophora et trouvé le code permettant d'y accéder. Les trois autres sont disponibles dans le recueil Au-delà du Gouffre Tous les textes sont assez indépendants pour être lus et compris quel que soit l'ordre de lecture.
Au coeur du soleil
Eclat est un préquel à la novella, un Eriophora Origin en quelque sorte. Sur Terre à quelques jours du lancement de l'Eriophora, cet immense vaisseau-astéroïde conçu pour construire les portails hyperspatiaux pour la posthumanité, l'embarquement des 30 000 personnes va commencer. On découvre Sunday Azhmundin, une adolescente formée et programmée pour participer à l'expédition. Bien qu'on lui répète qu'elle a le choix de ne pas partir, elle se demande si c'est vraiment le cas. Pour en être totalement sûre, elle va participer à une expérience unique, une plongée au coeur du soleil, où les forts champs magnétiques lui permettraient d'atteindre un état de conscience particulier...
Ce texte, bien qu'il nous en mette déjà plein les yeux, n'est pas le plus grandiose de la série mais il permet de comprendre l'origine de l'Eriophora, de faire un voyage mémorable au coeur du soleil et surtout de découvrir Sunday, le personnage emblématique de l'aventure ou, si vous avez déjà lu la novella, d'étoffer le parcours si particulier de cette adolescente. En une vingtaine de pages, Peter Watts pose les bases de son univers et nous livre un voyage extraordinaire. Mais Eclat n'est peut-être pas la meilleure porte d'entrée du cycle.
Au coeur de l'Univers
L'île se déroule bien après les événements d'Eriophora. Dans un avenir très très lointain, le vaisseau interstellaire Eriophora poursuit sa route à travers les étoiles. Son objectif, construire des portails à trou de ver afin que les lointains descendants des Hommes puissent voyager plus rapidement dans l'espace interstellaire. Ce vaisseau est dirigé par une Intelligence Artificielle et un humain qui passe le plus clair de son temps en caisson cryogénique. Celui-ci est réveillé si et seulement si une anomalie est détectée par le vaisseau. C'est au moment de la découverte de cette anomalie que nous retrouvons Sunday Azhmundin.
Rares sont les écrivains qui ne s'affranchissent pas de la vitesse de la lumière, Peter Watts ose ce pari de lenteur à l’échelle interstellaire, cela donne un univers époustouflant. Le contexte et l'ambiance sont grandioses, un véritable Sense of Wonder, c'est juste prodigieux. L'intrigue engendrée par l'anomalie est tout aussi saisissante, elle entraîne une foultitude de questionnements sur la vie extraterrestre, les relations Hommes - IA, le posthumanisme et interroge tout simplement sur la place de l'Homme dans l'Univers.
Même si nous n'avons ici qu'un petit aperçu du voyage d'Eriophora, la claque est monumentale. L'île est une parfaite mise en bouche pour découvrir l'univers de l'auteur.
Au coeur de la Géante
Avec Géantes nous retournons sur l'Eriophora dans un lointain futur. Une fois de plus le Chimp réveille quelques spores pour surmonter le problème qui s'annonce. Le vaisseau se dirige droit sur une étoile, la marge de manœuvre pour éviter la collision (et la destruction !) est mince.
Cette nouvelle permet à Peter Watts de nous en mettre une nouvelle fois plein les yeux, l'émerveillement est à son comble. Outre cette grandiose traversée, l'auteur profite du voyage pour remettre au coeur de l'Eriophora la relation Homme/Machine et le libre arbitre. Tout comme dans la novella on se demande à quel point l'IA a besoin de l'Homme. Cette nouvelle apporte un indéniable plus au cycle ajoutant une étape supplémentaire de toute beauté à l'immense aventure à travers le temps et l'espace.
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