De la SF vertigineuse
La Maison des Saints est le second opus de la duologie Vénusienne de Derek Künsken, et sa suite directe. Autant le dire immédiatement, il est impensable de lire celui-ci sans avoir lu Les Profondeurs de Vénus, cela n'aurait aucun sens, ni aucun intérêt. Mais si le coeur vous en dit, le résumé exhaustif des évènements précédents est disponible en préambule. Ce petit détail a toute son importance puisque le premier roman était dense et qu'une remise en situation apporte un peu de sérénité. Surtout quand il devance un dramatis personnae d'une quarantaine de noms et une liste des lieux et habitats vénusiens décrits dans ce second volume d'autant de références.
Et c'est bien cette densité qui fait à la fois la force et la faiblesse du roman présent. La mise en place des différentes intrigues familiales et politiques est plutôt lente, Derek Künsken tire à la ligne plus que nécessaire en multipliant les points de vues et les descriptions géographiques, techniques et scientifiques, tout en s'arrêtant longuement sur nombre de ses personnages complexes et terriblement humains (qui, soit dit en passant, n'auront pas tous une destinée de tout repos, l'auteur n'ayant pas peur de maltraiter ses héros et héroïnes !). Ce premier tiers pèse un peu mais dans le même temps il permet de bien s'accoutumer à la délicate (sur)vie vénusienne et d'appréhender l'ensemble des problématiques.
Puis le rythme s'accélère, les chapitres semblent plus courts, plus vifs, les évènements s'enchainent vite, passant des Profondeurs de Vénus aux habitats, de la famille D'Aquillon aux membres gouvernement. Derek Künsken ne rechigne pas à nous abreuver de concepts scientifiques pour expliquer la réalisation technique dans l'atmosphère corrosive de Vénus sous des pressions et des températures élevées mais il faut cependant une bonne dose de suspension d'incrédulité pour arriver à tout accepter. Ce petit bémol est gommé par l'émerveillement que l'auteur nous procure.
Je vous épargne un pitch qui ne pourrait que divulgâcher le premier tome de la série et une bonne partie du second. Tout ce que je peux vous dire c'est que l'on rêve, on rit et on pleure avec tous ces coureurs et tous ceux qui se battent contre un système fortement injuste, corrompu et violent, où le peuple est soumis à la décision des Banques et d'un gouvernement qui n'a pas lui même les coudées franches, et où la seule issue semble être le rassemblement de tous derrière une politique humaniste.
Même si La Maison des Saints est un peu en-deçà des Profondeurs de Vénus, cette duologie est indispensable à tout amateur de SF revigorante, inclusive et vertigineuse. Et cela confirme que Derek Künsken est l'un des grands noms de l'Imaginaire d'aujourd'hui.
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