Cavorite : clap de fin
A travers cinq nouvelles inédites, quelques pastilles sous forme d'articles de presse et de L'abrégé de Cavorologie que l'on avait eu la possibilité de télécharger gratuitement à la sortie Des Temps Ultramodernes, Laurent Genefort revient, avec La Croisière Bleue, dans son univers steampunk uchronique de la Cavorite.
Si Les Temps Ultramodernes mettaient en avant les bienfaits de la Cavorite, ce nouvel élément permettant de s'affranchir de la gravitation, le présent recueil nous retrace la fin d'un monde...
Tout commence avec le Facteur Pégase, une fable utopique, poétique et mélancolique qui n'est pas sans rappeler Le Palais Idéal du Facteur Cheval. Une mise en bouche délicieuse qui nous annonce le début du déclin.
S'ensuit la nouvelle éponyme au recueil, La Croisière Bleue, un cosy mystery au sein d'un paquebot de croisière qui traverse les continents, tiré par une locomotive. Ce mix entre Jules Verne et Agatha Christie est un petit bijou d'humour, d'action et d'aventures, le tout doublé d'une réflexion géopolitique. Laurent Genefort, après moult fausses pistes, nous surprend avec une chute délicieuse qui augure le début de la fin de la Cavorite.
Changement d'horizon avec la troisième nouvelle, Cinquante hectares sur Mars, qui nous amène sur la planète rouge, où Germain a abandonné famille, travail et amis pour prendre possession d'un bout de terrain Martien (gagné à la loterie !) dans le but de le cultiver et de s'enrichir. A travers les lettres qu'il envoie à sa famille, on suit les aventures martiennes de Germain, de l'espoir à la désillusion. Une revisite de la conquête de l'Ouest aussi plaisante que surprenante dans sa conclusion.
Le quatrième texte intitulé Le Sisyphe cosmique nous amène sur Mercure pour l'extraction de la dernière chance. La Cavorite se faisant de plus en plus rare, celle se trouvant le plus loin, le plus inaccessible devient l'Eldorado. Un court texte balançant entre espoir et désillusion.
A la poursuite de l'Anticavorium conclut admirablement la cycle des Temps Ultramodernes. Alors qu'un astéroïde menace la Terre, une expédition spatiale de la dernière chance est lancée. Tension, grand spectacle et Sense of Wonder pour clore définitivement la série. Le tout sur une note d'espoir emplie de mélancolie.
Avec La Croisière Bleue, Laurent Genefort nous emmène dans un monde uchronique mais parle surtout de nos sociétés d'aujourd'hui et de leurs dérives. Chaque point traité dans le livre aura son écho dans notre réalité, le plus parlant étant la disparition de la Cavorite qui n'est pas sans rappeler l'épuisement de nos ressources naturelles. Mais l'auteur y aborde de nombreux autres thèmes comme la politique, l'économie et les rapports humains...
Ce nouveau livre de Laurent Genefort nous montre encore une fois, s'il en était besoin, qu'il est l'un des maitres incontestés de l'Imaginaire francophone et qu'il n'a rien à envier aux écrivains anglophones. Roi incontesté du Worldbulding, il lui suffit de quelques lignes, quelques pages pour nous emmener loin dans l'espace et/ou dans le temps. Son imagination sans borne, doublée d'une rigueur scientifique lui permet de rester crédible techniquement et scientifiquement mais aussi politiquement ou économiquement. Bref, c'est toujours un régal de le lire...
Laurent Genefort fait (encore une fois) l'unanimité : Le Nocher des Livres, FeyGirl, Au pays des Cave Trolls, Jack Barron
Un très bon livre, moi aussi je l'ai beaucoup apprécié ;-)
RépondreSupprimerJ'ai surtout adoré la dernière nouvelle et celle éponyme au recueil. Seule celle sur Mars m'a moins enthousiasmé même si elle est particulièrement touchante.
SupprimerBonjour Le Maki
RépondreSupprimerJ'ai déjà repéré (mais pas encore lu) ce recueil de nouvelles dans l'univers déjà mis en place par Laurent Genefort, qui s'inscrirait bien dans mon "challenge marsien (autour de la planète Mars) - 2e édition". L'astéroïde qui menace la terre, cela me fait songer au Marteau de Dieu d'A.C. Clarke - je verrai les ressemblances et dissemblances. Quant aux espoirs d'exploitation de "50 hectares" martiens, je suis curieux de savoir quelles formes ils prenaient...
Est-ce que je pourrais référencer le présent billet pour mon challenge? Si oui, merci de me le faire savoir (avec idéalement rajout des lien et logos, mais bon...).
(s) ta d oi du cine, "squatter" chez dasola