Un revers de fortune - Gregory Benford

 
Au coeur d'un trou de ver

Gregory Benford (à l'instar de Stephen Baxter, d'Alastair Reynolds...) fait partie de ces auteurs anglo-saxons ayant mené de front une carrière scientifique et d'écrivain de science-fiction. Il officie dans le domaine de la Hard-Science et ses principaux ouvrages ont été publiés dans les années quatre-vingt. A savoir son cycle du centre galactique couvrant une guerre entre formes de vies mécaniques et biologiques, et l'excellent Un paysage du temps autour de la recherche scientifique et du paradoxe temporel. Il a également écrit de nombreuses nouvelles dont Un revers de fortune (The Worm Turns) qui fait suite à The Worm in the Hell, inédite en français.

Dans un avenir lointain, l'humanité est désormais capable de "capturer" des trous de ver, de les déplacer à travers l'espace puis de s'en servir comme moyen de transfert interstellaire même si cette dernière fonctionnalité n'est pas encore vraiment au point. On retrouve Claire, une pilote chevronnée, en train de naviguer autour de cet anneau de ver dont les caractéristiques physiques ont passablement changé depuis que les Hommes ont essayé de l'élargir pour y faire passer de plus gros navires...

En une petite trentaine de pages, Gregory Benford nous plonge dans les méandres de l'astrophysique avec quelques concepts exotiques somme toute assez accessibles... et si cela peut laisser un peu béat, le souffle d'émerveillement est suffisant pour se laisser bercer par la musique cosmologique.

L'histoire se construit autour de Claire et d'Erma - l'IA de son vaisseau. Les deux entités très classiques ne sont pas particulièrement développées mais le format du texte n'aide pas. Cependant là où l'IA est caustique avec un humour pince-sans-rire assez agréable, l'héroïne est caricaturale au possible, agrémentée de pulsions sexuelles qui n'apportent rien à l'histoire ou au personnage ! Ce bémol mis à part, Un revers de fortune est plutôt une nouvelle très agréable à lire, une belle épopée à travers l'espace (et le temps !) empreint de ce fameux Sense of Wonder.


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