Science & Politique- Fiction
En voyant Kim Stanley Robinson et Lune rouge sur la même couverture, les habitués de l'auteur pourraient s'attendre à découvrir un récit de la colonisation de notre satellite. Hélas non, il s'agit en fait d'un roman d'anticipation dans lequel la Chine, devient au milieu du XXIème siècle, la puissance dominante aussi bien sur Terre que sur la Lune.
Lune rouge commence sous les meilleurs auspices, une arrivée directe sur notre satellite avec moult détails, une immersion complète dans une pesanteur réduite, des descriptions précises qui émerveillent et nous renvoient notre petitesse devant l'univers... mais cela ne dure qu'un temps, une cinquantaine de pages, avant un retour brutal sur Terre...
En effet la majeure partie du roman se passe sur Terre. Kim Stanley Robinson nous présente le monde de demain. La Chine le domine, tout en étant lié économiquement aux autres nations en particulier aux Etats-Unis. Dans le même temps elle doit faire face à des soubresauts internes que ce soit au niveau du Parti, des militaires où diverses factions sont en concurrence pour accéder au pouvoir, et d'une partie du peuple qui rêve d'une nouvelle révolution. Le tout dans une société hypercontrôlée, hypersurveillée. Le contexte global est assez réaliste voire bluffant...
Il nous livre dans le même temps un thriller bancal, une immense course poursuite entre la Lune et la Terre, où deux des protagonistes échappent à l'ensemble de leurs poursuivants avec une facilité déconcertante. Cousus de fil blanc et très peu crédibles les scènes d'actions desservent le récit.
Cependant l'auteur reste capable de très belles envolées lyriques dès qu'il commence à parler de la colonisation de notre satellite, des moyens techniques mis en œuvre pour faciliter la (sur)vie. Quand il se concentre sur la Science la magie opère, nous sommes transportés et émerveillés, dommage que cela ne soit pas l'objet de ce roman.
Pour conclure Lune rouge est un roman d'anticipation aussi bluffant que déroutant, une vision plutôt réaliste de notre avenir plutôt réaliste gangréné par les défauts récurrents de l'auteur : longueur, facilité scénaristique et personnages stéréotypés, mais le récit est toujours emprunt d'une certaine dose de Sense of Wonder.
Les critiques d'Apophis
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