Un bon début mais...
Après avoir longtemps été publiée aux Presses de la Cité, Lauren Beukes, l'autrice Sud-Africaine de Zoo City ou encore de Moxyland, débarque chez Albin Michel Imaginaire avec un thriller postapocalyptique.
Dans un futur proche, une pandémie mondiale décime la quasi-totalité des hommes de la planète. Seul un petit nombre d'entre eux survit. Ces exceptions deviennent objets de convoitise et sources de trafic pour leur potentiel reproducteur. Le côté humain est assez glauque mais ce n'est rien face au chaos ambiant. Qu'il soit politique, les femmes tenues à distance des grands postes de décision depuis la nuit des temps se retrouvent à diriger le monde (et ne font pas mieux que les hommes !) ou qu'il soit économique, là aussi de nombreux problèmes se posent, certains postes techniques n'étaient pas "ouverts" à la gent féminine, beaucoup de filières manquent de main d'œuvre qualifiées entrainant des difficultés d'approvisionnement et de production. Voilà pour le contexte.
Quant à l'intrigue, elle est beaucoup plus classique : une immense course poursuite à travers les Etats-Unis. Cole et son fils Miles, sud-africains d'origine, en villégiature aux States quand l'épidémie se déclare, se retrouvent dans l'impossibilité de rentrer chez eux. Recueillis par l'Armée, au sein d'un site ultra surveillé et sécurisé, ils vivent au jour le jour jusqu'au moment où ils s'échappent du complexe militaire pour tenter de rejoindre leur pays d'origine. Une folle course à travers le pays s'engage.
Dans la première moitié du roman, Lauren Beukes nous présente les personnages, le contexte et le périple du duo mère/fils. Les nombreux flashback permettent de s'immerger tout doucement dans ce monde en plein bouleversement. Nerveuse, oppressante, cette première partie très rythmée est une véritable claque d'autant plus que l'autrice ne fait pas dans la dentelle et ne nous épargne aucun détail jusqu'au plus sordide. Mais voilà, après un interlude qui aurait pu être intéressant s'il avait été plus complet, l'autrice se perd dans des considérations pseudo-religieuses. Le souffle retombe, l'histoire se répète et tout devient lent, lassant jusqu'au final convenu.
Afterland reste un thriller efficace pour les amateurs du genre qui veulent un peu s'éloigner des contrées connues mais un récit postapocalyptique classique, un divertissement prometteur qui s'est perdu sur une longue route.
Alors moi je suis un peu à contre courant de tout le monde mais je n'arrive pas à le considérer comme un thriller.
RépondreSupprimerPourtant cette longue course poursuite a tous les codes du thriller ;-)
SupprimerLe postulat semble prometteur et plutôt intéressant, voire même woman-empowering, mais tu n'es pas le seul retour de lecture sur ce roman qui montre des faiblesses faisant que le sentiment final est un peu... plat.
RépondreSupprimerDe plus, la thématique et ce que tu en dit me fait + pensé à un bouquin destiné YA que adulte (mais je ne sais pas comment il est marketé et quel est le public cible de la collection) :)
Merci pour ta chronique !
La collection n'est pas orientée YA. Il est même plutôt dur, âpre.... mais je ne suis pas un connaisseur du YA !
SupprimerLes lecteurs habituels d'AMI ne sont peut être pas la cible. Le lectorat de thriller sera peut être plus emballé ?!
Vraiment dommage qu'après cet interlude intéressant, le roman perde de sa superbe et s'enlise autant.
RépondreSupprimerLe changement de paradigme gâche tout le plaisir du début. L'autrice a pris un chemin qui n'est peut être pas porteur pour un public français.
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