Journal d'un confinement
Les années sans soleil est le quatrième roman de Vincent Message, auteur de Défaite des maitres et possesseurs, récit époustouflant avec un sixième chapitre d'anthologie...
Avec Les années sans soleil, Vincent Message surfe sur le thème du moment, le confinement. Il en profite pour parler de son amour des livres, des affres de l'écrivain, de la mutation de notre société et du défi écologique. Il ajoute au passage un fait historique méconnu qui plongea la Terre dans une longue période "sans soleil". Entre autofiction et militantisme, ce roman nous décrit la vie d'Elias, écrivain toulousain sans grande renommée et libraire à temps partiel pour payer ses factures, au moment où la population mondiale est confinée. Ses relations familiales se compliquent, en particulier avec sa fille Maud qui voit son avenir s'assombrir et découvre le militantisme écologique.
Les premiers chapitres sont prometteurs puisqu'en quelques mots, quelques phrases, Vincent Message plante le décor et nous replonge dans notre ébahissement du premier confinement. Il pose des mots justes sur nos ressentis et nos peurs indicibles. Il donne libre court à une réflexion mesurée sur les conséquences de cet enfermement. En parallèle, à travers Elias, l'auteur exprime sa passion des livres et de la littérature, la difficulté d'écrire et de vivre de sa plume. Là encore toute une réflexion intéressante sur le petit monde de l'édition.
Mais malheureusement, tout doucement, l'auteur s'épanche sur la vie de l'écrivain et ses états d'âme ; laissant la curieuse impression que derrière ce roman se cachent un militantisme béat, un livre de l'entre soi. L'intérêt en pâtit d'autant plus que les péripéties familiales sont dignes d'une mauvaise série B.
Heureusement l'érudition et la plume élégante permettent de passer un bon moment. L'histoire méconnue des années 535-536 apporte un petit plus et remet en perspective la situation actuelle mais l'audace ou un petit grain folie fait défaut dans ce récit.
Les années sans soleil parlera probablement plus aux écrivains et aux amoureux des livres, à ceux qui en vivent ou qui aimeraient en vivre. Ce roman fait la part belle à la création. Bien écrit, intelligent par certains aspects, il ne se démarque pas et tombe par moments dans la facilité.
Ça sonne plus essai/réflexion que roman de ce que tu en dis, et ça ne me parle pas. Ça me rappelle par contre que je pourrais me pencher sur "Défaite (...)".
RépondreSupprimerDéfaite et tout aussi militant mais beaucoup plus frappant, mordant... plus imaginaire aussi. Ceci explique peut-être cela.
Supprimerce sera sans moi, je préfére lire un roman ou lire un essai
RépondreSupprimerEt je crois que ta PAL est déjà bien pourvue... ;-)
SupprimerJe vais peut-être y jeter un œil quand même, malgré tes réserves. J'avais suffisamment aimé "Cora dans la spirale" pour redonner sa chance à l'auteur.
RépondreSupprimerAu risque de me répéter, je conseille Défaite des maitres et possesseurs, une véritable claque. Mais peut être que celui-ci pourrait te plaire aussi.
SupprimerJe n'ai pas lu Cora dans la spirale, le sujet ne me tente pas trop.
Pour le coup, la thématique me parle, mais comme au dessus, j'aurai plus vu ça en essai qu'en roman :)
RépondreSupprimerLe traitement ne m'a pas convaincu mais encore une fois il me semble que je fasse parie de la minorité.
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