Les dents de lait - Helene Bukowski

 
Un sentiment d'inachevé

Aujourd'hui je vais vous parler du premier roman d'Helene Bukowski, Les dents de lait, qui sortira aux Editions Gallmeister le 19 août. Celui-ci ne relève pas à proprement parler des littératures de l'imaginaire, excepté une ambiance légèrement dystopique.

Dans un monde où le brouillard ne se lève jamais, où le soleil et le ciel bleu ne sont que des souvenirs, Skalde et sa mère Edith vivent avec une petite communauté en complète autarcie (probablement sur une île ou dans les méandres d'un fleuve). Afin de préserver leur collectivité du chaos, les habitants ont décidé de faire sauter l'unique pont qui les reliait au reste du monde. Un jour Skalde découvre un enfant dans une clairière. Entre peur et curiosité, son coeur balance, mais l'envie de découvrir d'où vient cette fillette et comment elle est arrivée ici l'emporte. Elle décide de la recueillir chez elle contre l'avis de sa mère et de la communauté qui voient d'un mauvais œil l'arrivée d'une étrangère, accusant celle-ci de tous les maux...

Sur fond de désastre écologique, de bouleversement climatique, l'autrice nous narre les relations difficiles entre une fille et sa mère ainsi que les peurs et superstitions qu'engendre l'arrivée d'une étrangeté au sein d'une communauté fermée.

Les dents de lait est un roman immersif écrit à la première personne. Le récit est très nerveux, les chapitres s'enchaînent rapidement (certains ne faisant que quelques lignes, il y en a 77 pour 250 pages). Cela donne un sentiment d'urgence mais ne permet pas de se poser et de plonger profondément au coeur de l'histoire.

Méfiance et paranoïa sont au centre du roman. Quand le folklore et les légendes surpassent la raison, les décisions prises sont aberrantes et destructrices. Helene Bukowski nous propose un récit poignant sur les relations humaines intrafamiliales et sur l'acceptation de la différence. Peur et égoïsme comme moteur du repli sur soi, Les dents de lait ne fait pas la part belle à l'être humain, certes quelques lueurs d'espoir parsèment l'histoire mais la tendance est plutôt sombre souvent violente.

Les dents de lait est une belle histoire assez troublante. Une fois commencée, il est difficile de lâcher prise, l'envie de connaître le dénouement est trop forte. Helene Bukowski ouvre beaucoup de portes tout le long du récit, un foisonnement de questions se fait jour mais malheureusement beaucoup d'entre elles resteront sans réponse et au final un goût d'inachevé assez amer persiste une fois le livre refermé.


Les avis de Lohrkan, Célindanaé


Commentaires

  1. J'ai eu le même sentiment que toi, on sait assez peu de choses. Le livre est très prenant et se lit très vite mais le contexte aurait mérité un peu mieux.

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    1. Je pense que l'autrice a concentré son récit sur les personnages, l'ambiance est une excuse et est traitée avec moins d'appliaction.

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  2. Arf, on était à "ça" de la bonne surprise quoi, dommage. =/

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    1. Après je n'étais pas la meilleure cible pour ce livre, ca devrait/pourrait plaire à d'autres dont toi...

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  3. Dommage pour le sentiment amer en fin de lecture parce qu'il a visiblement de sacrés qualités. Je tenterai la lecture à l'occasion!

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    1. Ca dépendra surtout de ce qu'on cherche ou de ce qu'on attend...

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