Original mais décevant
Les éditions Super 8 nous proposent régulièrement des romans qui sortent de l'ordinaire. On se rappellera du roman-doudou Il y a un robot dans le jardin, de l'étonnant S'accrocher aux étoiles ou encore du troublant Captifs. D'autres comme Le monde caché d'Axton House se révèlent moins enthousiasmants que prévu. Population : 48 d'Adam Sternbergh suit malheureusement ce chemin.
Victimes ou coupables, ils ont tous choisi d'oublier leur passé. Après l'effacement d'une partie de leur mémoire, ils sont partis vivre à Caesura, une ville loin de tout au milieu du désert. Coupés du monde, ils n’obéissent qu'à trois règles immuables : aucun visiteur, aucun contact avec l'extérieur et possibilité de quitter la ville mais aucun retour possible. Après huit ans de vie paisible, le suicide de l'un des résidents va bouleverser le quotidien de la petite communauté...
Bien que l'idée initiale soit intéressante, son traitement laisse perplexe. Le huis-clos, pesant, angoissant, prend forme assez rapidement et il est facile de se laisser entraîner dans la paranoïa ambiante. C'est un page-turner efficace pour peu qu'on ne s'accroche ni au détail, ni au manque d'explications. Et je ne parle pas des coïncidences et des facilités narratives. Un exemple parmi tant d'autres. L'une des résidentes a un tatouage sur le poignet, une série de chiffres dont elle ne connaît pas la signification. Pourtant elle va réussir à le déchiffrer (je spoile un tout petit peu mais on s'en doute dès que l'auteur en parle) et c'est juste improbable ! Plus le récit avance, plus la situation devient ubuesque, pas de grandes surprises, tout est assez téléphoné...
Les personnages quant à eux sont plutôt bien croqués, un patchwork de portraits plus tourmentés les uns que les autres, tous à la recherche de leurs souvenirs ou au moyen de leur échapper. Un vrai numéro de funambulisme entre le bien et le mal. Adam Sternbergh ne tombe pas ici dans les clichés. Il propose même une réflexion sur la mémoire et le souvenir. Peut-on être un homme meilleur quand on a oublié les atrocités que l'on a faites ?
Pour conclure, Population : 48 est un thriller tout ce qu'il y a de plus classique. Efficace, sans fioritures, il va à l'essentiel laissant le lecteur avide d’explications sur le bord du chemin. Original dans l'idée, surprenant dans ses personnages, ce roman est décevant dans son intrigue.
C'est pas le bouquin de l'année. Mais sérieux son tatouage c'est pas un peu un truc de bibliothécaire 😂 limite l'auteur avait dû faire un pari avec des potes où il devait inclure ça dans son roman 😂
RépondreSupprimerC'est surement ça... :-)
SupprimerAh mince, il me faisait super envie celui-là :/ Moi qui pensait d'ailleurs à le mettre sur ma liste au papa nowel...
RépondreSupprimerPeut être que ca te plaira plus qu'à nous (Lune et moi) Nous n’avons pas forcément les mêmes attentes, ni les mêmes lectures. Et sur Babelio les critiques sont plutôt bonnes. ;-)
SupprimerJe passe mon tour, le pitch me laissait présager un goût de déjà vu, si c'est pour en plus lire une intrigue qui casse pas trois pattes à un canard...
RépondreSupprimerTu devrais essayer, juste pour nous faire une petite chronique comme on les aime... ;-)
SupprimerIci je suis sûr à 95% de ne pas aimer, je ne suis pas si masochiste...
SupprimerDommage le chien, effectivement comme dit Yogo on aurait aimé lire ta chronique. Mais tu as raison, ne perds pas ton temps !
SupprimerTu auras d'autres occasions de mordre... c'est qui le prochain client ? :-D
SupprimerPas pour moi non plus, je passe.
RépondreSupprimerMerci d'être passé... ;-)
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