Très (trop) classique
Ben Winters nous revient aujourd'hui avec un nouveau roman, Underground Airlines. Un roman fort différent puisqu'il s'agit d'une uchronie, c'est-à-dire que l’Histoire a suivi un cours différent de celle que l'on connaît. En effet, l'auteur part du postulat que quatre états des Etats-Unis n'ont pas aboli l'esclavage et vivent toujours sur l'exploitation de la population noire. Une bonne occasion de lire l'auteur dans un autre contexte !
Derrière l'uchronie se cache en fait un thriller. Victor, un affranchi, travaille pour les US Marshalls. Son rôle est de traquer et retrouver les esclaves qui se seraient fait la belle. Sa propre liberté ne dépend que de son efficacité et de sa capacité à arrêter ses frères de sang. Sa dernière cible, Jackdaw,. Le localiser devait être d'une simplicité déconcertante mais Victor découvre qu'il n'a pas tous les éléments en main et que beaucoup de zones d'ombre entourent le dossier. Victor va ainsi se retrouver plongé dans son propre passé et dans une histoire qui le dépasse...
Underground Airlines multiplie les clichés du thriller : bons, méchants, pourris se côtoient, se mélangent et plus personne ne sait qui est qui. Nous avons aussi la jeune fille éplorée, un peu nunuche, qui sort le héros de situations délicates. Bref, les personnages sont stéréotypés au possible. Le premier tiers du roman est plutôt lent et par la suite d'heureuses coïncidences et des facilités narratives parsèment le récit.
Cela fait beaucoup de points négatifs mais en même temps Underground Airlines n'est pas dénué de qualités. Ben Winters nous livre un page-turner efficace grâce à une écriture fluide assez directe. Son principal atout est ce héros noir, ancien esclave, qui se doit de priver de liberté les siens pour satisfaire la sienne. A travers l'uchronie, l'auteur nous amène également à une réflexion sur l’Amérique d'aujourd'hui, cette Amérique raciste où le peuple noir est toujours et encore l'ennemi pour une partie de la population blanche. Mais là encore, l'auteur ne fait qu'effleurer le sujet. Il y a bien quelques moments forts, prenants mais l'action passe sur la réflexion.
Pour conclure, Underground Airlines est un thriller tout ce qu'il y a de plus classique. On pourra déplorer que l'uchronie y soit sous-exploitée, l'auteur préférant jouer la carte de l'action. Les amateurs du genre y trouveront leur compte, les autres un peu moins.
Je reprends mon commentaire des Pipelettes :
RépondreSupprimerTon avis me donne une folle envie de ne pas le lire,
celui de Zina de le lire.
Bref, vous me mettez dans une situation assez délicate. Pas cool !
Il suffit d'attendre un troisième avis... lol
SupprimerJe re-m'autocopie : Et si le troisième avis est mitigé, je fais quoi moi ?
SupprimerTu le lis et tu te plaindras (ou pas) après !
SupprimerDe l'esclavagisme aux USA ? Elle est où l'uchronie ? ... O:)
RépondreSupprimerJe le range dans mon esprit dans la catégorie "page-turner sans prise de tête", ça peut toujours être utile. ^^
Je pense que c'est tout à fait le propos du livre, montrer qu'il n'y a pas une grande différence entre cette uchronie et la réalité.
SupprimerJ'aime bien le thriller normalement, mais là, ça ne donne pas très envie. Tant pis !
RépondreSupprimerJe suis souvent déçu par les thrillers, ils usent et abusent de trop grosses ficelles et perdent en crédibilité... ici aussi !
SupprimerZina elle a adoré... ;-)
Je comprends mieux pourquoi tu n'as pas apprécié. Je n'ai pas ressenti ça pour ma part, j'ai trouvé que les personnages étaient bien dessinés et complexes (un peu moins pour le rôle de la fille, c'est vrai, même si je ne l'aurais pas traitée de nunuche ^^ mais au moins il a évité de tomber dans la romance ;) ) et que le parallèle avec l'Amérique d'aujourd'hui était bien amené.
RépondreSupprimerMais bon, les gouts et les couleurs, tout ça tout ça :)
Nous sommes d'accord : nous ne sommes pas d'accord ! ;-)
SupprimerJe m'attendais à quelque chose d'un peu plus... approfondi, le sujet s'y prêtant particulièrement...
RépondreSupprimerMais bon, pourquoi pas, si le côté thriller page turner est bien fait, ça peut faire une lecture efficace et distrayante à défaut d'amener de profondes réflexions sur notre société...
Il y a quand même une dose de réflexion mais c'est léger où alors je ne suis pas la cible idéale. Peut être que c'est un livre qui parlera plus au public americanophile ! ;-)
SupprimerMoi qui aime bien les uchronies d'habitude j'avoue que celle-ci ne me tente pas outre mesure... surement le sujet...
RépondreSupprimerBon j'attends de lire la chronique du Chien critique pour me décider :D
Et voilà, il est obligé de le lire maintenant... :-D
SupprimerMême plus moyen de choisir ses lectures désormais. Ils sont forts ces blogueurs.
SupprimerOu alors tu es faible... ;-)
SupprimerJe vais déjà tester dernier meurtres avant la fin du monde, pour voir un texte de l'auteur qui t'a beaucoup plu. Ensuite, si cela me convient, je me lancerai dans ce roman pour lequel tu est un poil plus mitigé.
RépondreSupprimerMerci
C'est un excellent choix pour le premier opus de la trilogie, la suite par contre...
SupprimerPlutôt d'accord avec ta perception du livre.
RépondreSupprimer;-)
SupprimerBien aimé pour ma part !
RépondreSupprimerCe n'est aps que j'ai pas aimé, je m'attendais à un développement de l'uchronie différent, plus poussé.
SupprimerAh oui, carrément : nunuche !!! Tu es dur Yogo !
RépondreSupprimerBon, Le chien critique, moi j'ai beaucoup aimé :D ( c'est pour t'aider dans ton choix =D )
Je m'attendais à autre chose, c'est tout... ;-)
SupprimerTerminé en fin d'aprem.
RépondreSupprimerC'est sûr que c'est une lecture rapide, plus dans l'action.
Le seul personnage "léger" est celui de la fille.
J'ai trouvé celui de Victor très intéressant.
Bref, une meilleure lecture pour moi.
Trop d'actions et d'invraisemblances pour moi.
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