Que la lumière fut...
Graham Moore avec Les derniers jours de l’émerveillement nous raconte l'histoire de Paul Cravath, jeune et ambitieux avocat de la fin du XIXème siècle. Ce dernier est embauché par George Westinghouse pour qu'il le défende lors de la guerre de l’électricité qui l'oppose à Thomas Edison : leur principale source de conflit étant la paternité de l'ampoule électrique.
A la fois biographie de ce jeune avocat aux dents longues et fiction historique, ce roman est construit comme un thriller. Les principaux ingrédients y sont distillés avec délicatesse : trahisons, vengeances, complots, vols avec effraction, tentatives d'homicides... sont de la partie, sans oublier une petite dose de sentimentalisme mais sans mièvrerie.
Graham Moore prend quelques largesses avec la réalité historique, méfait nécessaire pour donner corps à son roman et nous rendre un récit sans temps mort et au suspense haletant. En effet, le rythme ne baisse quasiment pas le long des cinq cents et quelques pages. A la fin de l'ouvrage, quelques notes de l'auteur nous expliquent quels événements sont réels, ceux qui sont plausibles d'après les écrits de l'époque et ceux qui se révèlent être de la pure fiction.
Le roman ne se résume pas à une simple bataille judiciaire, c'est l'histoire d’une vie, de l'ambition et de la passion. Cet avocat est le pilier central autour duquel tourne une galerie de personnages. Chacun incarnant un rêve différent, chacun ayant une vision divergente de la réussite. Nous croiserons donc : Nikolas Tesla - inventeur génial mais complètement asocial, Agnès Huntington - une chanteuse au passé mystérieux et Graham Bell - le célèbre inventeur du téléphone, sans oublier George Westinghouse et Thomas Edison les deux principaux protagonistes de la guerre des courants.
Passionnant de bout en bout, ce livre est un moment d'Histoire, un moment de Science d'une époque pas si lointaine mais d'un autre monde. Il y a 130 ans, l’électricité n'en était qu'à ses balbutiements et certaines entreprises créées à ce moment clef sont toujours présentes aujourd'hui. Par contre ce qui n'a pas beaucoup changé c'est le monde impitoyable des affaires, l'argent roi reste le faiseur de renommée.
Les derniers jours de l’émerveillement nous narre tout un pan de l'histoire contemporaine. Diablement documenté, intelligent, habile et enrichissant, ce roman est tout simplement éclairant !
Ça donne envie ! D'autant plus si l'auteur explique la part de réalité et de fiction, c'est souvent un élément qui me gêne dans ce genre de livre.
RépondreSupprimerUne quinzaine de pages à la fin du livre où il reprend par chapitre les points importants en expliquant ses choix. Le petit plus qui change tout. A découvrir.
SupprimerDepuis le billet d'Aelinel, il était dans mon viseur. Ta chronique confirme et donne encore plus envie de m'y jeter. Par contre, en numérique il est cher et je crois qu'il a des drm. J'attends que ma mediatheque numeriqie l'achète mais j'ai peu d'espoir.
RépondreSupprimerJe remarque que tes dernières lectures t'ont plus enthousiasmé.
En numérique plus que cher 18€ mais sans DRM. Mais à ce prix je n'achète pas le fichier numérique. Je n'ai pas acheter le livre papier neuf pour autant. Je l'ai trouvé d'occas à moins de 10 euros frais de port compris, j'ai fait une affaire !
SupprimerDonc l'éditeur n'a rien gagné avec moi, alors qu'à 13-14€ je le prenais. A bon entendeur !
Une bonne période de lecture entre celui-ci et Issa Elohim de Kloetzer (chronique à venir !). Et maintenant je ne sais pas trop quoi lire...