Au cœur de la névrose
Planetfall est un court roman d'environ trois cents pages de la britannique Emma Newman, connue pour ses livres d'urban fantasy. Pour ma part elle m'était complètement inconnue. C'est suite à une critique élogieuse chez Gromovar que j'ai découvert cette autrice. (et en prime une interview d'Emma Newman toujours chez Gromovar)
Pour être tout à fait franc, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire et la fin m'a laissé dubitatif. Pas très encourageant tout ça mais au final il ne manque pas grand-chose pour que cela soit un coup de cœur.
Planetfall nous raconte l'histoire d'une colonie humaine établie sur une exoplanète. Quelques centaines d'hommes et de femmes ont pris place sur le vaisseau-arche l'Atlas, quitté la Terre à tout jamais pour suivre la révélation que Lee Suh-Mi a eue lors d'un coma : les coordonnées d'une planète sur laquelle on trouverait la cité de Dieu. Arrivé en orbite autour de la planète, un premier détachement explore la surface et découvre la fameuse cité. Lee Suh-Mi y pénètre mais n'en ressort pas... Les autres colons débarquent à leur tour, non sans soucis, installent la colonie au pied de la cité de Dieu et commencent leur nouvelle vie en attendant le retour de leur messie. Pendant une vingtaine d'années tout se passera relativement bien...
On découvre la vie de la colonie par les yeux de Renata, une ingénieure responsable des imprimantes 3D, machines capables de fournir aussi bien les matériaux nécessaires à la construction que la nourriture ou les vêtements. La colonie est entièrement autonome et optimise le recyclage à grande échelle. Nous sommes dans un avenir assez lointain où les technologies mises en oeuvre sont très avancées. Les colons sont par exemple tous reliés par des implants afin de communiquer facilement entre eux tout en gardant un certain degré d'intimité.
Écrit à la première personne, ce roman nous plonge dans la descente aux enfers de la narratrice qui nous révèle petit à petit que toute l'histoire de la colonie repose sur un mensonge. Mensonge qui la hante depuis plus de vingt ans, mensonge qui pèse de plus en plus lourd, mensonge qui est de plus en plus difficile à cacher et qui lui fait perdre toute réalité. Entre folie douce et démence, Renata nous touche en plein cœur. Les murs que l'on dresse pour se protéger des autres sont avant tout des murs qui empêchent les autres de nous aider et le mensonge qui a dirigé la vie de Renata n'échappe pas à la règle. Bouleversante et déchirante, sa révélation nous laisse pantois.
Comme je disais en préambule, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire, un problème du style de l'auteur, un problème de traduction ou tout simplement un problème du lecteur ? Je ne sais... toujours est-il que par la suite, j'ai tourné les pages avec avidité, me demandant quelles allaient être les prochaines révélations. Planetfall est un page turner plus qu’efficace. Il n'y a que les derniers chapitres qui m'ont laissé un peu sur ma faim, un peu trop lents par rapport au reste du livre pour une révélation finale qui ne m'a pas convaincu plus que ça. Mais l'essentiel n'est pas là...
Pour conclure, je ne peux que vous inviter à plonger dans la détresse de Renata et vous en sortirez grandi. Un second livre dans le même univers (After Atlas) est sorti en VO, espérons que les éditions J'ai Lu le traduiront rapidement.
Tu me donnes un peu envie, mais le prix me dit d'attendre sagement, surtout au vue du peu de pages.
RépondreSupprimerC'est vrai que 14,99 euros le numérique c'est un peu excessif... 12-13 euros serait beaucoup plus raisonnable !
SupprimerAprès toutes ses critiques louangeuses, je m'y suis mis. 200 pages en 7 jours, ce roman provoque à chaque fois mon endormissement. C'est ma maison des derviches !
SupprimerMerci pour ce retour, j'attendrais peut être une édition poche, si ça se fait un jour.
RépondreSupprimerEn 300 pages le récit a l'air riche et immersif.
Immersif c'est le mot... un concentré d'émotions !
SupprimerUne de mes prochaines lectures, ravi de voir qu'elle a tout pour me plaire !
RépondreSupprimerJ'attends ta critique avec impatience !
SupprimerCe sont les sujets que j'adore en SF, je ne peux pas passer à côté, et il est déjà noté dans mes surveillances.
RépondreSupprimerEn revanche, je suis assez surprise du prix, comme Le Chien critique.
Merci de ce retour complet.
Le prix du numérique c'est 75% du prix papier comme quasiment toutes les grandes maisons d'édition. :-/
SupprimerLe bon côté, il n'y a pas de DRM.
Je vais attendre un peu quant à moi avant de me replonger dans les Nouveaux Millénaires... qui se suivent et ne se ressemblent pas, j'espère...
RépondreSupprimerJe n'ai pas beaucoup lu de Nouveaux Millénaires mais celui-ci vaut le détour.
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