Tout ça pour ça !
On ne présente plus John Grisham, un des auteurs américains les plus emblématiques de la fin des années 1980, spécialisé dans les thrillers juridiques, avec plus de cinquante romans à son actif et dont certains ont été adaptés à l'écran : L'affaire Pélican, La Firme, Le Client... Il a depuis diversifié ses écrits avec notamment des livres pour la jeunesse et des thrillers moins axés sur le droit comme sa série Bruce Cable autour d'un libraire, collectionneur de livres rares dont Le Cas Fitzgerald est le premier opus.
Tout commence par le vol de manuscrits de Francis Scott Fitzgerald dans la bibliothèque ultra-sécurisée de l'université de Princeton. Ces manuscrits à la valeur inestimable sont très difficiles à écouler, et ne peuvent intéresser que des collectionneurs richissimes. C'est ainsi que Bruce Cable, possèdant une librairie réputée à Santa Rosa sur l'île de Camino en Floride, et qui pourrait avoir recours au marché parallèle dans sa quête d’ouvrages précieux, est soupçonné. Mercer Mann, une romancière en panne d'inspiration qui a une maison de famille sur cette île, est contactée par des enquêteurs pour s'approcher de Bruce et de sa librairie afin de glaner des informations susceptibles de faire avancer la recherche des manuscrits Fitzgerald.
Tout comme pour le roman de Linwood Barclay, Ces mensonges qui nous lient, Le Cas Fitzgerald de John Grisham ne s'encombre pas de la crédibilité. Le premier chapitre s'intéressant au vol des manuscrits est bien construit, plausible et nous tient en haleine mais changement de paradigme avec le deuxième chapitre. L'auteur se concentre sur l'autrice en manque d'inspiration et son recrutement improbable, puis sur la librairie et son sulfureux patron, tout en distillant des conseils d'écriture ici où là (mais ne les appliquant pas à son livre : s'il avait juste suivi son conseil d'enlever le superflu, il aurait transformé son roman en nouvelle !). L'intrigue devient alors secondaire, une galerie de personnages loufoques aussi caricaturaux qu'indécents est dépeinte à gros traits et les situations rocambolesques s'enchainent pour le (dé)plaisir du lecteur. Le talent de l'auteur est là, le suspense perdure et l'envie de connaitre le fin mot de l'histoire reste présente. Les pages s'enchainent rapidement jusqu'à la résolution finale qui comme le reste du roman est sans surprise : tout ça pour ça !
Le Cas Fitzgerald est un page turner efficace qui se lit aussi vite qu'il s'oublie et ne s'adresse qu'aux inconditionnels de John Grisham et/ou à ceux et celles qui aiment quand les écrivains parlent des livres et du monde de l'édition en général.
Donc à lire si on n'a plus rien d'autre à lire ;-)
RépondreSupprimer(ce qui ne risque pas de nous arriver, avec nos PAL gigantesques)
Ou alors essayer pour me contredire... ;-)
SupprimerAprès "Les beaux et les élus" de Nghi Vo on va pouvoir monter un article sur Fitzgerald dans le polar et la SF
RépondreSupprimerSi on cherche bien on va trouver une thèse sur le sujet...
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