L'Homme est un loup pour l'Homme
Les Fleurs de Minla s'inscrit dans un triptyque de nouvelles retraçant l'histoire de Merlin, malheureusement seule celle-ci a été traduite en français. Mais les Fleurs de Minla s'intègre également à l'un des cycles majeurs écris par Alastair Reynolds, celui des Inhibiteurs. Bien qu'il ne soit pas indispensable de connaître ce cycle, c'est un plus indéniable d'être en terrain connu et cela permet probablement de mieux apprécier le contexte de la nouvelle.
Merlin parcourt la galaxie à la recherche d'une arme via la Voiliance, réseau qui permet de voyager à travers les étoiles à la vitesse relativiste, quand il est éjecté de la voie suite à un problème technique. Dérivant dans l'espace, le vaisseau repère une étoile où gravite un système planétaire, endroit idéal pour réparer. Le choix se portera sur Lécythe, une planète de type terrestre. En arrivant dans l'espace aérien, Merlin se retrouve au milieu d'une bataille et décide d'aider un petit aéronef à rejoindre son port d’attache. En arrivant sur place, il découvre que le soleil est menacé et que dans moins d'un siècle celui-ci aura cessé d'exister. La seule chance de survie pour les Lécyhtiens est l'exode, malheureusement ils n'ont pas les moyens scientifiques d'y parvenir. Merlin leur donne un coup de pouce technologique qui ne sera pas forcément utilisé à bon escient...
Alastair Reynolds commence par une description méticuleuse de la planète, son écriture très visuelle permet de nous plonger au coeur de l'action. Puis il égraine ses thèmes favoris dans son univers où la vitesse de la lumière est infranchissable, la cryogénie est la norme, l'intelligence artificielle est omniprésente avec en fond la menace des Emondeurs. Une nouvelle passionnante où le seul bémol reste les personnages parfois un peu trop superficiels. A noter que nous nous retrouvons dans l'univers des Inhibiteurs mais que le vocabulaire utilisé dans cette nouvelle diffère sensiblement de celui employé dans le cycle paru Aux Presses de la Cité puis repris chez Pocket Imaginaire. Reste à savoir si cela vient des traductions ou de l'auteur ?
Avec Les Fleurs de Minla Alastair Reynolds dresse une critique acerbe des Hommes, démontre leur égoïsme et leur vision étriquée où ils dépensent plus d'énergie à détruire qu'à construire. Avec cette lecture plus que recommandable, on ne peut que regretter l'indisponibilité des autres nouvelles en français.
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