BIfrost 112 : Anne Rice

 

Retour express sur le Bifrost 112 consacré à Anne Rice, une autrice que je n'ai encore jamais lue et qui ne m'intéresse pas plus que ça. J'ai parcouru (en diagonale) le dossier qui lui est consacré et cela me conforte dans mon idée : ce n'est pas ma came.

Au sommaire de ce numéro : un édito d'Olivier Girard qui revient sur la liquidation judiciaire des Editions ActuSF (on a appris depuis qu'elles allaient renaître de leurs cendres, espérons que cela soit pérenne !), un carnet des critiques bien fourni mais où rien ne dénote vraiment et où l'on remarque que la "vraie" SF se fait de plus en plus rare, le traditionnel coin des revues et une interview intéressante de la traductrice Nathalie Méges. A la suite du dossier, on retrouve avec plaisir le professeur Lehoucq qui nous parle aujourd'hui des pulsars et enfin l'appel au urnes pour élire la nouvelle francophone (j'ai été incapable de choisir, aucune ne m'a vraiment emballé cette année !) et la nouvelle étrangère (j'ai eu du mal à choisir parmi les nombreux textes de qualité proposés encore cette année : Robert Charles Wilson, Ray Nayler, Alastair Reynolds, Ken Liu pour sélectionner au final Pissenlit d'Elly Bangs !)

Ce numéro est l'occasion de découvrir des plumes inconnues et de retrouver avec plaisir des auteurs que l'on affectionne.
  • Dans le corps du ciel - Robert Charles Wilson
On ne présente plus Robert Charles Wilson, même si cet auteur canadien se fait rare depuis quelques années. Il n'a jamais été un grand novelliste, je parle ici en quantité, en effet sa bibliographie ne comporte que peu de textes courts. Pourtant il peut aussi être très efficace dans cet exercice.

Tout commence au XIIIème siècle quand des objets "célestes" traversent le ciel mais ce n'est qu'un millénaire plus tard que les conséquences se feront sentir. Robert Charles Wilson fait ce qu'il sait faire, du mystère, du rêve et du grand spectacle avec en fond cette dose d'humanité qui lui est si personnelle. En quelques pages, il effleure les thèmes à la mode du moment, Intelligence Artificielle, Post/Transhumanisme, Ecologie... Un texte tout en mélancolie, duquel se dégagent à la fois espoir et grande tristesse.

  • Le maître de musique - Morgane Caussarieu
Les éditions du Bélial ayant toutes les peines du monde à pouvoir créditer à ce Bifrost un texte d'Anne Rice, c'est Morgane Caussarieu la spécialiste du fantastique noir, des vampires et de l'horreur qui nous propose un court texte hommage à la défunte autrice de La reine des damnés.

Dès les premières lignes Morgane Caussarieu pose un univers, une ambiance et une petite histoire un peu lugubre. C'est fluide, ça se lit bien, c'est assez addictif mais il manque un peu de volume, il faut dire que les cinq pages semblent bien trop courtes pour que l'on soit pleinement emballé ou franchement déçu.

  • Par une route sans fin - Elodie Denis
Elodie Denis est une illustre inconnue dans le milieu de l'imaginaire même si elle a déjà publié quelques textes ici ou là. Son entrée dans Bifrost est retentissante avec un joli texte sur les voyages temporels en multipliant les références dont la première est que son héroïne conduit une DeLorean. 

Abi fait des sauts dans le temps selon les ordres de Central. Pour quelles raisons ? Cela restera mystérieux (un peu trop à mon goût !) jusqu'au jour où elle contrevient aux instructions et déclenche des conséquences inattendues. Le voyage est intrigant, nébuleux jusqu'au final aussi improbable que surprenant. 

Une jolie plume, un style bien à elle, une histoire originale mais il m'a manqué un petit quelque chose pour être pleinement convaincu. Mais le talent est là, et j'espère que l'on pourra lire d'autres textes de l'autrice dans un futur proche.

  • Le loup du passé - Ray Nayler
Les lecteurs de la revue connaissent bien Ray Nayler, qui a déjà vu trois de ses nouvelles publiées dans Bifrost en un peu plus d'un an. Il a également eu l'honneur d'avoir un (excellent) recueil publié dans la collection Quarante-Deux : Protectorats.

L'Homme est un loup pour l'Homme (enfin surtout pour les Femmes !) c'est un peu la morale de ce texte percutant. Dans un monde post apocalytique où les hommes sont revenus à l'élevage et où les loups menacent les troupeaux, une jeune fille récupère les vestiges robotiques de la guerre pour en faire un chien de berger plus qu'efficace qui au final aura un tout autre rôle. 

Ray Nayler montre encore une fois l'étendue de son talent et son humanisme tout Wilsonien. Un vrai grand auteur que l'on pourra découvrir dans une forme plus longue en septembre 2024 avec son premier roman : La montagne dans la mer.


Commentaires

  1. "Il n'a jamais été un grand novelliste" : je mets ça de côté, hors contexte évidemment, et je le ressortirai au moment opportun au chien critique.

    RépondreSupprimer
  2. Depuis cela : https://les-lectures-du-maki.blogspot.com/2023/08/spin-robert-charles-wilson.html, le maki est une espèce désormais éteinte ! ET c'est très bien ainsi !!!
    Le chien critique

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le chien n'est pas très critique quand il s'agit de son maître. 🤪

      Supprimer

Enregistrer un commentaire