Découverte de La Culture
Le cycle de La Culture de Iain Banks est l'un des univers les plus importants de la Science Fiction moderne et pourtant ce n'est pas le plus connu. Composé de neuf romans et d'un recueil de nouvelles, il a la particularité de pouvoir être lu dans à peu près n'importe quel ordre puisque toutes les histoires sont indépendantes les unes des autres, même s'il est préférable de suivre un certain ordre comme aime à nous le rappeler Apophis qui a consacré un dossier à cette œuvre majeure.
L'Homme des Jeux est la porte d'entrée idéale dans le monde de La Culture. En effet, l'auteur y explique toutes les subtilités de cette utopie ultra-technologique, où le travail, l'argent et le pouvoir n'existent plus, où chacun, entité biologique comme mécanique, est libre de faire ce qu'il veut, quand il le veut. Un monde sans loi, multiculturel, sans tabou, égalitaire, une anarchie contrôlée par des IA dont la seule prérogative est de répandre La Culture d'un bout à l'autre de la galaxie et bien au-delà.
C'est à travers le jeu que Iain Banks nous montre le paradoxe dans lequel est engluée La Culture. Cette société pacifiste anti-impérialiste ne peut s'empêcher d'intervenir plus ou moins directement chez ceux qui ne sont pas adeptes de la coalition libertaire. Tout commence avec Jernau Gurgeh, un joueur-de-jeux, qui domine tous ses adversaires, à tous les jeux possibles et inimaginables, au point qu'il en devient un peu blasé. Jusqu'au jour où il est recruté pour participer à un jeu d'une complexité rare à l'autre bout de la galaxie dans un Empire n'appartenant pas à La Culture. Ce jeu permet aux joueurs de grimper dans la hiérarchie sociale et pour le vainqueur de devenir Empereur. Gurgeh s'interroge sur sa participation, sur le but de sa "mission", et se demande s'il pourra être à la hauteur d'un jeu et d'une société qui lui sont totalement inconnus.
Tout l'intérêt du roman se concentre sur la dualité Culture / Empire, deux mondes que tout oppose mais qui au final sont très similaires. Iain Banks dans le même temps construit un univers original, complet et assez bluffant où la part belle est offerte aux intelligences artificielles. Quelques longueurs émaillent le récit mais le propos reste cohérent tout le long de l'histoire, les questions idéologiques sont traitées avec finesse et ne peuvent empêcher le lecteur de s'interroger. Le tout servi par une écriture agréable dotée de nombreuses pointes d'humour et d'une ironie mordante.
Pour conclure L'Homme des Jeux permet une première approche du monde de La Culture, un récit haut en couleurs qui donne envie de poursuivre l'aventure.
J'avais trouvé ça très bien... et je n'ai toujours pas poursuivi avec un autre livre du cycle. 😅
RépondreSupprimerJ'en avais lu que deux dont celui-ci. Je compte bien continuer le cycle...
SupprimerJe n'irais pas à dire que la Culture et l'Empire sont au final très similaires. La Culture gère mieux ses démons.
RépondreSupprimerAlors on va dire qu'ils ont des démons similaires ;-)
Supprimer