Dealers de nuages - Stéphane Desienne

 
Une idée originale sous exploitée

Dealers de nuages est le dernier roman de Stéphane Desienne paru aux Editions du 38.

Dans un futur proche, le réchauffement climatique a entrainé une désertification de l'Europe, seuls les pays Scandinaves s'en sortent. Les rivières sont quasi à sec ou ne sont que des filets d'eau le plus souvent polluées. Les lacs ont disparu, les pluies sont inexistantes. Politiquement cela ne va guère mieux, des murs hérissés aux frontières des pays nordiques empêchent toutes migrations climatiques. Ceux qui restent sur les terres surchauffées se regroupent en petits villages isolés ou essayent de tracer leur route en convois dans l'espoir d'un monde meilleur. Chacun étant surarmé et prêt à défendre son territoire et ses ressources vitales. Voilà pour le décor.

Emiliana une jeune pilote vivant sur les rives de l'ex Lac Léman, essaye avec son canadair de "faire pleuvoir" sur son territoire. Dès l'apparition du moindre nuage, une course contre la montre s'engage pour "essorer" celui-ci. Mais les habitants de Bellerive ne sont pas les seuls sur le coup, leurs voisins sont eux aussi prêts à tout pour récupérer cette indispensable richesse.

Le premier chapitre laisse présager une course aux nuages pour récupérer la précieuse eau mais cela tourne court et se transforme vite en une course au carburant pour vivre, survivre et, entre autres, permettre de faire voler quelques vieux coucous, pour au final avoir l'espoir de faire tomber la pluie. 

Donc après ce début tonitruant, Stéphane Desienne nous propose un roman des plus classiques, une course au pétrole, ici le BioKero. Seul le nom change mais la recette est immuable et l'auteur nous livre un roman sans surprise où les facilités scénaristiques sont légion. L'idée de départ est intéressante mais semble avoir été sous-exploitée. Je m'attendais à un récit plus percutant (comme l'était sa nouvelle Dealer d'Iceberg) et moins aventureux. Mais l'auteur a choisi de faire de Dealers de nuages un roman d'action multivitaminé ne laissant qu'en trame de fond le dérèglement climatique et cette fameuse chasse aux nuages.

Au final Dealers de nuages est donc un roman d'aventures sur fond de désastre écologique, bourré de testostérone, d'actions et d'un poil de réflexion qui permettra de passer un bon moment. On retiendra l'idée originelle, les images du Lac Léman asséché, les méthodes scientifiques pour récupérer l'eau des nuages et on oubliera vite les clichés et raccourcis scénaristiques. 


Commentaires

  1. J'aime beaucoup les climate fiction, dommage pour celui-ci.
    j'avais pas été super emballé pas la courte nouvelle, mais il faut reconnaitre que les idées sont là.

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    1. Après ce n'est que mon ressenti. Il faut essayer pour se faire une idée peut être que celui-ci te plaira plus qu'à moi.

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  2. Je ne tenterai pas, surtout que je ne suis pas particulièrement fan de post-apo écologiques, mais l'idée d'une lutte pour le contrôle des nuages était vraiment maline et emballante.

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    1. Et on sent que l'auteur s'est documenté sur la façon de capter l'humidité des nuages, il y a de bonnes idées, bonnes intentions.

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  3. Le roman ne me tente pas. Mais pourquoi pas la nouvelle ?

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    1. Elle est très courte et disponible gratuitement sur le site de l'auteur. ;-)

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  4. Arf dommage que ça tombe dans le cliché... c'était intéressant sur le papier mais je passe.

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    1. Dommage parce que la partie scientifique, captage de l'eau était très intéressante. On sent le boulot de recherche en amont.

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