L'Ultime Voyage
Eriophora de Peter Watts est un court roman ou plutôt une longue novella (comme le souligne l'auteur lui-même) qui s'inscrit dans le cycle Sunflower. Cette série comporte quatre nouvelles : L'île, Eclat, Géantes (disponible dans le recueil Au-Delà du Gouffre) et enfin L'Autostoppeur disponible en ligne pour celles et ceux qui auront décodé le message dans la présente novella.
L'Eriophora est un vaisseau-astéroïde qui navigue depuis plusieurs dizaines de millions d'années au sein de la galaxie avec à son bord 30 000 spores, entendez 30 000 humains spécialement conçus/formés pour ce voyage. Ces spores passent la quasi totalité du temps en stase, ils ne sont réveillés à tour de rôle et pour une durée limitée par le Chimp, l'Intelligence Artificielle du vaisseau, qu'à de rares occasions quand la nécessité s'en fait sentir. L'IA ne semble pas "particulièrement futée" et a besoin de l'intuition humaine quand des problèmes dépassent ses domaines de compétence. La mission de l'Eriophora, est de construire les portails trous de verre pour qu'un jour les humains puissent s'affranchir de l'espace et du temps et voyager librement à travers les étoiles.
La routine s'installe, les réveils succèdent aux longues phases de sommeil, les spores se croisent de temps en temps pour quelques jours, plus ou moins régulièrement, selon les besoins du Chimp. Sunday Ahzmundin est l'une de ces spores. Sa relation avec l'IA est plutôt conflictuelle. D'autant plus qu'avec le temps, une partie de la population devient paranoïaque, l'humanité n'a jamais donné de nouvelles et cette mission ne semble pas avoir de fin. La fronde gronde dans les profondeurs du vaisseau mais il est difficile de se rebeller face à une IA toute puissante qui a des yeux et des oreilles un peu partout...
Eriophora nous narre l'histoire de cette rébellion et celle des difficiles relations entre Sunday Ahzmundin et l'Intelligence Artificielle. L'éternel conflit IA/Humain n'est pas nouveau mais Peter Watts nous le sert sur une échelle de temps inimaginable et rend l'intrigue intéressante et surprenante, en s'attardant plus particulièrement sur la psychologie des personnages. L'auteur s'affaire à nous détailler les rapports humains dans cet immense huis-clos. Il insuffle paranoïa et psychose chez les différents protagonistes rendant l'atmosphère oppressante.
Eriophora est au final un texte Hard-SF particulièrement accessible, Peter Watts vulgarisant son propos et rendant les concepts scientifiques abordables. Originale, riche en émotion cette novella fera voyager loin et longtemps....
Au coeur de l'Espace et du Temps
Comme dit en préambule, dans le texte d'Eriophora se cache un lien permettant de lire la (dernière ?) nouvelle du cycle Sunflower : L'autostoppeur. Toujours plus loin dans le temps et dans l'espace, face à un problème insoluble Le Chimp réveille, une nouvelle fois, une partie de l'équipage. Mais pour cette dernière aventure ce n'est pas Sunday qui sera sur le pont.
Ce court texte est tout simplement grandiose. Peter Watts nous emmène très loin et ouvre des perspectives incroyables. Cette nouvelle n'a de sens qu'après avoir lu Eriophora et prend tout son intérêt après avoir lu les autres récits du cycle.
Pour ma part j'avoue que niveau psychologie j'ai pas été super emballée par le personnage principal qui ne sait pas ce qu'il veut. Résultat je suis resté déconnectée d'elle et je ne comprenais pas vraiment ou elle voulait en venir.
RépondreSupprimerJe pense que sans ça j'aurais vraiment apprécié le livre, mais du coup j'ai un peu l'impression d'être passé à coté.
C'est dommage ! Tu as lu les autres nouvelles de la série ?
SupprimerJe me suis empressée de lire la nouvelle "cachée" (qui était très sympa, et qui laisse à nouveau plein de questions lol) mais je ne me suis pas encore penchée sur l'autre.
SupprimerJe vais tenter de la liste rapidement pour voir si elle apporte vraiment un plus.
La nouvelle cachée ouvre des perspectives de ouf !!
SupprimerEclat apporte un éclairage sur l'origine de l'Eriophora, c'est la moins transcendante du lot.
La meilleure reste L'île. ;-)
Et là quand on te dit que les écrivains de SF ne savent pas créer des personnages crédibles, t'as envie de les assommer à coup de Peter Watts!
RépondreSupprimerMerci pour ce super retour sur un auteur que j'admire.
Avec Egan, Watts est le deuxième auteur avec qui j'ai du mal. Eriophora est un peu l'exception : agréable, compréhensible avec un effet wahoo.
SupprimerArrêtez de tous dire que c'est accessible, je vais finir par croire que c'est vrai.
RépondreSupprimerC'est le premier Watts qui me convienne, on est loin de ces autres écrits. En plus ça pourrait vraiment te plaire.
SupprimerA voir pour moi, je me suis fait avoir avec Egan pour la hard-sf récemment, alors bon.... xD
RépondreSupprimerJ'ai du mal avec Egan aussi !
SupprimerEt c'est la prmeière fois que je comprends et aime un Watts !
2 bonnes raisons d'essayer...
Il est dans ma liseuse, j'espère prendre mon pied aussi
RépondreSupprimerCa devrait le faire... il n'y pas trop d'histoires d'amour ! :p
SupprimerJ'avais super peur de cette novella, parce Hard science, parce que Watts. Entre Lune et toi je crois que je ne fais plus de soucis. Je fonce!
RépondreSupprimerTu peux y aller sans soucis... un beau voyage s'offre à toi !
SupprimerJ'avais bien aimé la nouvelle L'île. Je vais lire Éclat et on verra si je fait le grand saut vers la novella !
RépondreSupprimerEclat n'est pas la meilleure, Eriophora est un ton au dessus donc il faut y aller.
SupprimerComment accède-t-on à la nouvelle bonus ? 😅
RépondreSupprimerImpossible de déchiffrer depuis ma version epub 😭
Merci !
J'ai eu le même problème. Un mail ou un message sur le forum du Belial et le tour est joué. 😉
Supprimer