Rien de neuf sous la coiffe blanche !
Plus de trente ans après la publication de son best-seller La servante écarlate, Margaret Atwood revient avec la suite, Les Testaments. Suite au succès de la série TV, l'autrice s'est lancée dans l'écriture de ce second opus. Reste à savoir si celui-ci était justifié ?
Margaret Atwood évite le piège d'une suite classique et préfère nous servir un roman complètement indépendant qui peut se suffire à lui-même. Oubliée June, même si sa présence hante ce second récit. Avec Les Testaments, l'autrice nous emmène au coeur de Gilead, pardon de Galaad. (La traductrice ayant opté pour certaines modifications linguistiques qui pourront choquer quelques puristes - voir son interview sur le Huffingtonpost)
Les Testaments est la réunion de trois témoignages. Agnès, qui vit au coeur du système de Galaad, est une jeune fille destinée à devenir Épouse. Daisy, une adolescente canadienne pour qui la dictature de Galaad est loin de ses préoccupations quotidiennes. Et enfin Tante Lydia, figure emblématique à l'origine du système. Ces trois femmes aux profils très différents seront parties prenantes dans l'effondrement de cette dictature.
Les Testaments, un très bon roman mais qui n'apporte malheureusement pas beaucoup de nouveautés. On retrouve avec "plaisir" l'univers de La servante écarlate sans l'effet de surprise. Les mêmes thématiques sont abordées : oppression des femmes, religion, violence physique et/ou psychologique, patriarcat... Seule leur présentation sous un angle différent apporte un souffle nouveau.
La force du roman réside dans le testament olographe de Tante Lydia. Ce personnage essentiel au coeur du système est le plus intéressant et le plus ambigu. L'autrice nous décrit son parcours, son ascension au sein de Galaad. Accepter et/ou résister est un peu le credo de Tante Lydia. Toute sa vie elle surfera entre ces deux actions. Les adolescentes font à côté d'elle un peu pâle figure et sont surtout beaucoup plus caricaturales.
Le point faible du récit est son intrigue. Margaret Atwood use et abuse des ficelles du thriller, les rebondissements se succèdent, les hasards et coïncidences mettent à mal les lois des probabilités. Le récit perd en crédibilité. Et les facilités se condensent dans le dernier quart du récit. L'autrice a voulu mettre un point final à son histoire mais aux dépends de la qualité. Une fin un peu plus ouverte n'aurait pas nui au roman, bien au contraire...
Si vous avez aimé La servante écarlate, il serait dommage de passer à côté de ce second opus. Les Testaments apporte un point de vue différent et intéressant sur la dictature de Galaad, la construction du roman en fait un page-turner efficace. Margaret Atwood va à contre-courant en détruisant la dystopie qu'elle avait créée, redonnant espoir en l'humanité mais à quel prix ! Celui de la facilité narrative et d'improbables rebondissements.
Margaret Atwood évite le piège d'une suite classique et préfère nous servir un roman complètement indépendant qui peut se suffire à lui-même. Oubliée June, même si sa présence hante ce second récit. Avec Les Testaments, l'autrice nous emmène au coeur de Gilead, pardon de Galaad. (La traductrice ayant opté pour certaines modifications linguistiques qui pourront choquer quelques puristes - voir son interview sur le Huffingtonpost)
Les Testaments est la réunion de trois témoignages. Agnès, qui vit au coeur du système de Galaad, est une jeune fille destinée à devenir Épouse. Daisy, une adolescente canadienne pour qui la dictature de Galaad est loin de ses préoccupations quotidiennes. Et enfin Tante Lydia, figure emblématique à l'origine du système. Ces trois femmes aux profils très différents seront parties prenantes dans l'effondrement de cette dictature.
Les Testaments, un très bon roman mais qui n'apporte malheureusement pas beaucoup de nouveautés. On retrouve avec "plaisir" l'univers de La servante écarlate sans l'effet de surprise. Les mêmes thématiques sont abordées : oppression des femmes, religion, violence physique et/ou psychologique, patriarcat... Seule leur présentation sous un angle différent apporte un souffle nouveau.
La force du roman réside dans le testament olographe de Tante Lydia. Ce personnage essentiel au coeur du système est le plus intéressant et le plus ambigu. L'autrice nous décrit son parcours, son ascension au sein de Galaad. Accepter et/ou résister est un peu le credo de Tante Lydia. Toute sa vie elle surfera entre ces deux actions. Les adolescentes font à côté d'elle un peu pâle figure et sont surtout beaucoup plus caricaturales.
Le point faible du récit est son intrigue. Margaret Atwood use et abuse des ficelles du thriller, les rebondissements se succèdent, les hasards et coïncidences mettent à mal les lois des probabilités. Le récit perd en crédibilité. Et les facilités se condensent dans le dernier quart du récit. L'autrice a voulu mettre un point final à son histoire mais aux dépends de la qualité. Une fin un peu plus ouverte n'aurait pas nui au roman, bien au contraire...
Si vous avez aimé La servante écarlate, il serait dommage de passer à côté de ce second opus. Les Testaments apporte un point de vue différent et intéressant sur la dictature de Galaad, la construction du roman en fait un page-turner efficace. Margaret Atwood va à contre-courant en détruisant la dystopie qu'elle avait créée, redonnant espoir en l'humanité mais à quel prix ! Celui de la facilité narrative et d'improbables rebondissements.
Un peu dommage le manque de cohérence de traduction. Les choix sont expliqués ou pas du tout ?
RépondreSupprimerCe qui m'intéresse le plus a priori c'est le témoignage de Tant Lydia. Mais l'attendrai une sortie poche je pense.
L'auteur répond effectivement à la question dans l'interview pour le Huffpost. Elle explique simplement que « Gilead » n'existe pas en français. Pour cette région de Jordanie, גִּלְעָד (Ǧalʻād) (la première lettre se prononçant un peu comme la jota espagnole et le ā comme un « a » guttural qui n'existe ni en français ni en anglais), on le transcrit généralement en français en Galaad, tandis que les anglophones l'ont transcrit en « Gilead ».
SupprimerLe mot « Gilead » étant simplement une transcription anglaise d'un mot hébreux, je trouve personnellement cohérent d'utiliser la transcription française pour ce terme et de ne pas utiliser la version anglo-saxonne. En plus la transcription française (pour une fois) est plus proche de mot original que la transcription anglaise. Je suis plutôt de ceux qui regrette que les traductions du premier ainsi que de la série dans sa version française n'aient pas suivi cette voie là, qui est beaucoup plus cohérente de ce point de vue selon moi.
Sinon merci Maki pour cet article ; je me tâtais un peu à le lire mais malgré les facilités que tu évoques, ça m'a clairement donné envie !
Et il y a une note de la traductrice au début du roman expliquant ses choix linguistiques.
SupprimerMerci f6k et bonne lecture ;-)
Merci pour les infos ^^
SupprimerJ'aime bien ton sous titre "Rien de neuf sous la coiffe blanche". Le ton est donné. Idem pour moi j'attends le poche.
RépondreSupprimerCa devrait arriver assez vite... ;-)
SupprimerJ'ai la triste impression d'un livre écrit pour surfer sur la vague (financière) du succès de la série télévisée... Ce qui ne l'empêche pas d'être une lecture correcte.
RépondreSupprimerC'est exactement ça...
SupprimerNickel, une nouvelle raison de ne pas lire "La Servante écarlate", je préfère éviter de commencer de nouvelles "séries", surtout quand ça perd en qualité. Oui, je sais, je suis une mauvaise personne. =P
RépondreSupprimerIl ne faut pas considérer ces 2 livres comme une série. Il y a La servante qui se suffit à lui même et qui est indispensable dans sa lecturographie. Et Les testaments qui sont l'ajout d'une pierre à l’édifice, pierre beaucoup plus dispensable !
SupprimerDommage, ça a tout de même l'air moins intéressant que la Servante Ecarlate. Je crois que je vais attendre aussi une sortie poche ou à la médiathèque.
RépondreSupprimerIl n'y a plus l'effet de surprise... le fond reste pertinent, la forme (surtout le final) laisse à désirer !
SupprimerJ'ai lu "La servante écarlate" en (tenez-vous bien) 1997 chez J'ai Lu SF (mon exemplaire est carrément collector !). J'en garde un souvenir très fort. Je n'ai évidemment pas regardé la série, je me passerai de la suite.
RépondreSupprimerLa série, je n'ai pas accroché du tout... en même temps j'ai du regarder un quart d'heure. ;-)
SupprimerIl faut déjà que je lise la Servante écarlate, vu tout le foin que ça a fait avec la série ma curiosité est piquée ^^
RépondreSupprimerC'est vraiment à lire... ;-)
SupprimerJe le lirais sûrement par curiosité, mais pas la peine de se presser quoi ^^
RépondreSupprimerCa se lit sans déplaisir, c'est un ton en dessous mais on s'en doutait avant de commencer... ;-)
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