Quand le sentimentalisme tue le propos !
Rêves de machines de Louisa Hall a été initialement publié dans la collection Du monde entier des éditions Gallimard. Encore un roman des littératures de l'Imaginaire qui se cache dans la littérature blanche. Mais c'est bien un roman d'anticipation, de science-fiction qui parle des robots et de l'intelligence artificielle Je serais passé à côté si la version poche n'était pas sortie chez Folio SF.
Cinq personnages, cinq époques, cinq fils narratifs... auxquels il faut ajouter une sixième voix, celle d'un robot qui nous raconte son dernier voyage. Roman choral qui nous emmène en 1663 à travers le journal intime de Mary Bradford, une jeune fille fuyant l'Angleterre, en route vers le nouveau monde. Ruth et Karl Dettman ont fui l'Allemagne nazie. Dans les années 1970, ils sont à l'origine des premiers ordinateurs mais un différend sur la présence de mémoire sur leurs machines va mettre leur couple en péril. De 1928 jusqu'à sa mort, Alan Turing écrira plusieurs lettres à la mère de l'un de ses camarades décédé, expliquant qu'il aimerait continuer à faire vivre mécaniquement l'esprit de celui-ci. 2040, Stephen Chinn écrit ses mémoires. Il est en prison, condamné pour avoir créé des robots trop humains. Et enfin en 2035, lors du procès de Stephen Chinn, des conversations entre la jeune Gaby et son tchatbot MARY3 nous sont présentées.
La mémoire et le souvenir sont les éléments moteurs du récit. Et chaque personnage, à sa façon, essaye de trouver le moyen de ne pas oublier. De plus, nos cinq protagonistes sont tous isolés, qu'ils soient entourés ou non, ils font face à la solitude et à l'incompréhension. Leur seule solution se tourner vers la machine, l’ordinateur, l'intelligence artificielle... le substitut idéal !?
Rêves de machines est une immense interrogation sur le rapport Homme/Machine. Lequel des deux dominera l'autre ? Quid du libre arbitre quand la machine sera omniprésente ? Et surtout la machine pourra t-elle évoluer jusqu'à ressentir les émotions ? Ces machines sont-elles un danger pour l'Homme ou au contraire une chance de rendre celui-ci plus humain ? Mais Rêves de machines c'est aussi un récit écologique, une fable humaniste et féministe. Très poétique, très émouvant le roman est beaucoup trop larmoyant, beaucoup trop sentimentaliste. Phénomène qui s'accentue au fur et à mesure de la lecture.
Pour conclure Louisa Hall nous propose avec Rêves de machines un roman choral ambitieux. Malheureusement le propos est dilué dans un sentimentalisme démesuré qui alourdit le récit. Reste le questionnement sur la place de l'Intelligence Artificielle au sein de nos sociétés modernes...
Voilà un roman que j'ai hâte de ne pas lire.
RépondreSupprimerJ'ai, en effet, pensé à toi en le lisant... lol
SupprimerIl est dans ma liste celui-ci, tant pis pour le sentimentalisme, je vais tenter quand même je crois ^^
RépondreSupprimerAprès mon niveau d'empathie n'est pas le plus élevé non plus... ;-)
SupprimerQuelle idée aussi d'aller débusquer de l'imaginaire dans les rayons de littérature blanche ! =P
RépondreSupprimerJe verrai si jamais d'autres n'ont pas le même ressenti, mais là le côté larmoyant ne donne guère envie. ^^'
Lorkhan l'a dans sa PAL, il suffit de l'inciter à le lire... lol
SupprimerParfois on a de bonnes surprises comme avec Défaite des maîtres et possesseurs de Vincent Message au Seuil. Une claque monumentale.
Pour les IA et leur place dans les sociétés, ce serait éventuellement un bouquin qui me tente.. mais la lourdeur me refroidit. je verrai : l'occasion fera le larron! ;-)
RépondreSupprimerC'est pas la lecture la plus indispensable du moment ! ;-)
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