Pour leur cent-dix-huitième numéro de Bifrost, les éditions du Bélial honorent leur pote Ayerdhal, disparu il y a dix ans et désigné comme L'homme en colère de la SF française.
Au sommaire de ce numéro, après un édito tout en émotion d'Olivier Girard, une longue nouvelle de Daryl Grégory, suivie de deux plus courtes signées Ray Nayler et Ayerdhal. S'ensuivent, le Cahier des critiques qui met en avant quelques bons livres mais surtout une production Science-Fictive famélique, quelques mots sur les anthologies du dernier trimestre, et une interview d'Hélène Collon une traductrice qui n'a pas la langue dans sa poche. Le dossier nous montre comment Ayerdhal s'est imposé dans le paysage français dans les années quatre-vingt-dix à travers plusieurs portraits et interview de l'auteur par ceux et celles qui le connaissaient vraiment. On y découvre un homme engagé, très engagé... Et pour clore ce numéro, le centième article Scientifiction consacré au problème gravitationnel des systèmes à plusieurs étoiles : un petit cours d'astrophysique passionnant.
Retour sur les trois nouvelles publiées dans ce numéro :
- Je ne suis pas Malade juste Mad - Daryl Gregory
Cette très (trop) longue nouvelle est un hommage au regretté Ian M. Banks et à ses écrits, en particulier à son Cycle de la Culture. Histoire déroutante autour d'une invasion extraterrestre, d'une guerre interstellaire et du déménagement d'un canapé. Absurde, loufoque et complétement décalé, ce texte est inclassable et consolide mon peu d'appétence pour ce genre de SF humoristique comme pour les textes de l'auteur.
- Scintillement - Ayerdhal
Dans cette nouvelle, il est aussi question de guerre interstellaire. Ici entre des espèces qui n'ont jamais su communiquer entre elles. Une guerre sur le long terme dont la conclusion d'une noirceur absolue ne met pas en valeur l'humanité. Ce texte confirme, lui aussi, mon peu d'attrait aux écrits de l'auteur.
- Aussi longtemps qu’il faudra - Ray Nayler
Ce texte est sensiblement différent des autres nouvelles de l'auteur publiées précédemment au sein de la revue. Aussi longtemps qu’il faudra est une climatique fiction bien trop proche de la réalité. Ray Nayler nous narre la vie d'un "sauveteur" qui intervient après toutes les catastrophes climatiques (inondations, incendies, ouragans) pour sauver ce qui peut l'être et préparer la reconstruction. Après des dizaines d'années d'efforts il est temps pour lui de raccrocher et de retrouver son petit pied à terre. Nouvelle poignante dont le final, certes convenu, est désespérant. Ce texte prouve, une fois de plus, mon attachement à l'auteur.
Un numéro de Bifrost qui ne m'a que moyennement convaincu, heureusement que Ray Nayler et Roland Lehoucq étaient là... Vivement le prochain numéro consacré à Greg Bear.
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