Les sentiers de Recouvrance - Emilie Querbalec

 
Toujours très poétique

Après le subtil et poétique Quitter les Monts d'Automne et l'épopée, non moins poétique, Les Chants de Nüying, deux romans de Science-Fiction tendance Space Opera, Emilie Querbalec revient pour la troisième fois chez Albin Michel Imaginaire avec Les sentiers de Recouvrance, un livre plus terre à terre, une anticipation sur fond de crise climatique.

2035, entre la montée des eaux et l'érosion visible à l'échelle humaine d'un côté, la désertification des territoires de l'autre, le réchauffement climatique est une sombre réalité et il est difficile de ne pas tomber dans la solastalgie. D'autant plus pour des adolescents en manque de repères ou déjà marqués par les épreuves de la vie. Anastasia et Ayden qui quittent leur Espagne et Sud-Ouest natals pour rejoindre l'île bretonne de Recouvrance en sont les exemples même. Chemin faisant ils finiront par se croiser...

La première partie du roman est un double road-movie, où l'on suit chacun des adolescents dans sa traversée, dans son périple en contact direct avec la nature. La description des paysages, de la faune et de la flore dans ce monde d'après est à la fois de toute beauté et anxiogène, réaliste et plombante. Avec sa subtilité, sa sensibilité et sa poésie, Emilie Querbalec nous immerge dans ce monde où l'eau est devenue rare. C’est très bien écrit, fluide mais après une cinquantaine de pages, l'ennui me guette. La nature writting trop contemplatif, trop descriptive n'a pas ma préférence.

Un twist inattendu, assorti d'une petite touche science-fictive, permet à l'autrice de prendre une autre direction et de se concentrer sur les deux adolescents. On retrouve toute la bienveillance et l'humanisme de l'autrice dans son rapport aux autres. Mais là encore après un regain d'intérêt, impossible d'accrocher à l'histoire de ses deux personnages.

Au final, j'aurais aimé aimer ce nouveau livre d'Emilie Querbalec mais Les sentiers de Recouvrance, roman intelligent, beau, sensible n'est tout simplement pas un livre fait pour moi. Et c'est bien le lecteur qui est en cause et pas l'autrice dont les qualités de plume, d'humanisme, d'optimisme ne sont plus à démontrer. Et il va de soi que je lirai son prochain roman en espérant qu'elle revienne sur des terres plus science-fictives.

Commentaires

  1. Tu n'es donc pas encore assez un lecteur de blanche. 😄

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    1. Je pense que c'est plus un problème d'empathie... :/

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  2. J'avais adoré les chants de Nüying, et beaucoup aimé aussi Quitter les monts d'automne; curieuse de voir ce que ce texte plus contemplatif donne, avec cette cassure encore au milieu (je suis vraiment fan de cette audace narrative qu'elle semble proposer à chaque fois).

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    1. C'est très différent mais toujours bien écrit donc ca devrait te plaire...

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