Lorsque le dernier arbre - Michael Christie

Si les arbres pouvaient parler

Fresque familiale autour de la forêt, des arbres et du bois s'étalant, sur quatre générations et plus de cent trente ans, Lorsque le dernier arbre de Michael Christie, publié chez Albin Michel, est un livre remarquable et un immense coup de coeur.

Lorsque le dernier arbre est donc un roman remarquable à plus d'un titre. Tout d'abord par son écriture, la plume de Michael Christie très agréable et fluide, permet de passer les six cents pages du récit sans aucune longueur ni temps mort. Le suspense est distillé savamment, sans esbroufe, tout en délicatesse, ce qui en fait un réel plaisir littéraire. Cela tient entre autres à la construction du roman. Une première partie antéchronologique de 2038 à 1908, où l'auteur nous narre cinq grands moments de vie d'une même famille avec pour trame commune la passion des arbres mais chacun avec sa propre vision : de leur exploitation à outrance à leur sauvegarde en passant par leur utilisation ou leur défense. Puis dans la seconde moitié, l'auteur reprend le chemin inverse pour revenir en 2038, ce qui lui permet de répondre aux questions et aux interrogations laissées en suspens. Il y a du David Mitchell dans cette narration éclatée (sans le côté fantastique qu'affectionne l'auteur britannique) mais le résultat est le même : une lecture addictive. 

Quelques mots sur l'histoire. 2038, Jake est guide forestière sur une île au large des côtes de la Colombie Britannique, l'un des derniers endroits sur Terre où la forêt primaire existe encore. 2008, Liam, son père, suite à un accident se remémore sa vie, de sa prime enfance aux côtés de sa mère Willow, une activiste écolo, jusqu'à ce jour maudit où il chute d'un échafaudage. 1974, Willow à la demande de son père Harris doit aller chercher son oncle Everett à sa sortie de prison après 40 ans d'incarcération. 1934 et 1908 nous font découvrir la vie d'Everett et d'Harris, ainsi que l'ascension de ce dernier dans le monde du bois et la déchéance de son frère. Voilà les grandes lignes du récit qui vont s'entrecouper et tout doucement nous dévoiler les grands drames humains de la famille Greenwood. Une fabuleuse épopée familiale, dure et âpre mais non sans espoir avec parfois un doux parfum d'optimisme.

Après l'écriture fluide, la construction atypique et la formidable histoire, ce sont bien les personnages qui donnent tout son sens au récit. Croqués avec minutie, chacun ayant ses failles et ses faiblesses, ils se battent tous avec leurs armes, leurs convictions pour rendre le monde meilleur selon eux. Sans manichéisme, ni caricature Michael Christie nous dépeint des hommes et des femmes entiers, amoureux de leurs arbres et de la vie.

Pour conclure, Lorsque le dernier arbre est une fresque familiale, romanesque et originale à la portée écologique. Michael Christie nous présente une histoire passionnante de bout en bout, bouleversante, qui ne laissera personne indifférent.


D'autres avis chez : Epaule d'Orion, Gromovar

Commentaires

  1. Gromovar m'a déjà convaincu de le lire, et tu viens pleinement confirmer cette idée ça a l'air d'être vraiment un grand livre.

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    1. Ca ne peut que te plaire. Tout ce que tu aimes, il me semble.

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  2. Décidément, vous vous êtes passé le mot pour nous donner envie de nous précipiter sur ce bouquin ! Banco, je cède, je vais le lire ! Merci à toi ;)

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  3. Ça a l'air assez génial. C'est ma prochaine lecture !

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  4. Pas sûr que ça me plaise mais ça semble diablement original !

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    1. Une (des) belle(s) histoire(s), superbement écrites... Qu'est ce qui te freinerais ?

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