Utopie & Altérité
Avant de commencer le roman, j'ai regardé dans le dictionnaire si Semiosis voulait dire quelque chose. Dérivé de la sémiologie (étude des signes linguistiques), la sémiose désigne la signification en fonction du contexte. Par exemple on lève la main pour dire bonjour à quelqu'un ou pour lui signifier de s’arrêter en cas de danger : un même geste mais plusieurs significations. On comprend donc que le roman s'attaque aux problèmes de communication et de compréhension.
Encore une fois, je me suis attaqué au roman sans vraiment savoir de quoi il retournait. Je savais juste que Semiosis était un Planet-Opera et que Pax, la Terre d'accueil, possédait une intelligence "différente" sur son sol. Assez pour me titiller l'esprit et me lancer dans l'aventure...
Une cinquantaine d'hommes et de femmes ont quitté la Terre pour fonder une nouvelle colonie humaine sur une planète extrasolaire. Au terme d'un long voyage de cent soixante ans, ils arrivent à destination. Malheureusement, une partie de l'équipage n'atteindra jamais le sol de cette nouvelle planète. Au final, ils ne seront qu'une petite trentaine à respirer l'air de Pax.
Sue Burke nous présente les cent sept premières années de la vie sur Pax à travers sept générations et en sept chapitres, un par génération. Les trois premiers chapitres couvrent une large période d'environ soixante-dix ans permettant à l'autrice de nous présenter les premiers pas sur Pax et la découverte de ce nouveau monde. On assiste à l'exploration d'une partie du territoire, aux rencontres indigènes et à la découverte d'une forme d’intelligence insoupçonnée. Ce sont trois histoires différentes qui nous sont racontées avec comme fils conducteurs la création d'un monde parfait, la rencontre et l’acceptation de l'autre aussi différent soit-il et surtout un questionnement sur l'intelligence.
Les quatre derniers chapitres s'étalent sur un peu moins de deux ans et forment une histoire à eux seuls. Les problèmes de la colonisation s'accentuent, les divisions apparaissent, le monde idéal s'éloigne tout doucement et pourtant l'espoir est toujours là. Cette seconde partie est à la fois classique par son intrigue (les hommes restent humains même loin de chez eux !) et surprenante dans le développement d'êtres pensants, intelligents. Quelques passages très pointus sur la communication inter-espèces amènent un regard neuf dans la SF : biologie et biochimie au coeur du récit.
La colonisation est au centre du roman. Sauf qu'ici ce sont les colons qui s'adaptent à leur environnement, ils essayent d'être le plus neutre possible, une relation gagnant-gagnant se développe avec la faune et la flore locales. Et c'est là qu'intervient le second thème majeur, l'altérité. Les hommes doivent composer avec une intelligence qui les dépasse. Il faut une certaine ouverture d'esprit pour accepter ce qui semble impossible.
Semiosis est un livre très dur, âpre, parfois violent mais toujours optimiste et non dénué d'humour. Sue Burke nous interroge sur l'intelligence, le partage et l'acceptation des différences. Un peu à part dans l'univers de la SF ce roman met en lumière des espèces rarement habituées aux premiers rôles.
Un coup de coeur pour Lune, Feyd Rautha le recommande, intéressant pour Apophis et Gromovar.
Une cinquantaine d'hommes et de femmes ont quitté la Terre pour fonder une nouvelle colonie humaine sur une planète extrasolaire. Au terme d'un long voyage de cent soixante ans, ils arrivent à destination. Malheureusement, une partie de l'équipage n'atteindra jamais le sol de cette nouvelle planète. Au final, ils ne seront qu'une petite trentaine à respirer l'air de Pax.
Sue Burke nous présente les cent sept premières années de la vie sur Pax à travers sept générations et en sept chapitres, un par génération. Les trois premiers chapitres couvrent une large période d'environ soixante-dix ans permettant à l'autrice de nous présenter les premiers pas sur Pax et la découverte de ce nouveau monde. On assiste à l'exploration d'une partie du territoire, aux rencontres indigènes et à la découverte d'une forme d’intelligence insoupçonnée. Ce sont trois histoires différentes qui nous sont racontées avec comme fils conducteurs la création d'un monde parfait, la rencontre et l’acceptation de l'autre aussi différent soit-il et surtout un questionnement sur l'intelligence.
Les quatre derniers chapitres s'étalent sur un peu moins de deux ans et forment une histoire à eux seuls. Les problèmes de la colonisation s'accentuent, les divisions apparaissent, le monde idéal s'éloigne tout doucement et pourtant l'espoir est toujours là. Cette seconde partie est à la fois classique par son intrigue (les hommes restent humains même loin de chez eux !) et surprenante dans le développement d'êtres pensants, intelligents. Quelques passages très pointus sur la communication inter-espèces amènent un regard neuf dans la SF : biologie et biochimie au coeur du récit.
La colonisation est au centre du roman. Sauf qu'ici ce sont les colons qui s'adaptent à leur environnement, ils essayent d'être le plus neutre possible, une relation gagnant-gagnant se développe avec la faune et la flore locales. Et c'est là qu'intervient le second thème majeur, l'altérité. Les hommes doivent composer avec une intelligence qui les dépasse. Il faut une certaine ouverture d'esprit pour accepter ce qui semble impossible.
Semiosis est un livre très dur, âpre, parfois violent mais toujours optimiste et non dénué d'humour. Sue Burke nous interroge sur l'intelligence, le partage et l'acceptation des différences. Un peu à part dans l'univers de la SF ce roman met en lumière des espèces rarement habituées aux premiers rôles.
Un coup de coeur pour Lune, Feyd Rautha le recommande, intéressant pour Apophis et Gromovar.
7 chapitres ? Mais c'est "Aurora" en fait ! =P
RépondreSupprimerComme je crois avoir vu tout le monde le souligner jusque là : le faible nombre de colons, et ses conséquences, ne t'a pas dérangé ?
Ce n'est pas ce que tu m'as le plus dérangé surtout qu'il y a une explication de ce nombre et ce qu'ils avaient prévus de faire pour renouveler le génome...
SupprimerIl faut une certaine suspension d'incrédulité tout au long du récit... ;-)
En cours de lecture, j'ai donc lu en biais ton billet pour me garder la surprise... Je n'en suis qu'au chapitre 2 !
RépondreSupprimerTu as bien fait la lecture en diagonale de mon billet est largement suffisante. lol
SupprimerMais alors, finalement, ça t'a plu ?
RépondreSupprimerOui et non ou non et oui mais plutôt oui au final !
SupprimerJ'ai bien aimé l'idée, la description de la communication inter espèces, le récit plutôt positif... la seconde partie est un peu too much par moment.
Et je lirai la suite avec plaisir. Trop curieux de voir l'évolution de l’ensemble.
Jolie chronique. J'ai beaucoup aimé ce roman, un peu long à la fin mais un très beau voyage.
RépondreSupprimerVoilà un beau voyage, un air nouveau... ça fait du bien !
SupprimerReçu mais pas encore lu, mais je ne devrais pas tarder à m'y mettre :) !
RépondreSupprimerMerci pour cet avis qui donne envie.
Bonne lecture alors ! :-D
Supprimer50 hommes et femmes, ça me paraît peu pour fonder une nouvelle colonie (consanguinité bonjour <3 ), mais un livre qui traite de sujets durs sur une nouvelle planète, ça se tente !
RépondreSupprimerBelle critique.
IL y a une explication pour le renouvellement génétique. ;-)
SupprimerJ'ai adoré le voyage! Et l'espoir qui se maintient de bout en bout fait beaucoup de bien au moral ^^
RépondreSupprimerDe la SF vraiment optimiste c'est rare en effet !
SupprimerJe l'ai commandé à GD!!! ET je te dirai e que j'en pense une fois lu!
RépondreSupprimerOui c'est mieux dans ce sens ! lol
SupprimerOui, il ne faut pas hésiter à me demander des SP.
RépondreSupprimerJe reprends le truc après Eva, et je cafouille un peu pour le moment.
Il y a des quotas pour le papier (allégrement explosé pour "Une Cosmologie de monstres" soit dit en passant) et pas de quotas pour le numérique watermarké.
Je prépare actuellement les SPs de :
- "Les portes célestes", de Jean-Michel Ré (il sera envoyé à tous ceux qui ont chroniqué le premier et attendent la suite)
- "Rivages" de Gauthier Guillemin (de la fantasy "différente" humaniste, assez contemplative pour les lecteurs de Robert Holdstock, aurais-je envie de dire)
Merci Gilles.
SupprimerPour ma part, j'ai hâte de retourner dans l'univers de Jean Michel Ré.
C'est noté.
RépondreSupprimerSemiosis a l'air intéressant mais clairement Rivage est celui que j'attends de pied ferme vu la notion des Ents ^^
RépondreSupprimerRivage n'est a priori pas pour moi... lol
SupprimerLu en diagonale parce que pas lu le roman et que c'est prévu, le côté plantes m'intrigue énormément !
RépondreSupprimerBonne lecture, j'espère que tu ne liras pas le livre en diagonale ! ;-)
SupprimerJe suis intriguée :)
RépondreSupprimer(et ne me parle pas de sémiologie, je m'arrache les cheveux au boulot, surtout quand en plus on vient me demander la différence entre sémiologie et sémiotique xD)
Et c'est quoi la différence, alors ?! ;-)
SupprimerJe cherche encore :D
SupprimerQuand tu trouves, tu nous en parles. ;-)
SupprimerAttiré par le côté "plantes" (eh oui) j'en garderai le souvenir d'un roman pas inintéressant, mais sans plus.
RépondreSupprimerOn peut rester un peu frustré en effet mais il y a quand même de bonnes choses dans ce roman.
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