Un Big Brother naïf !
Le Cercle de Dave Eggers est un livre que j'avais repéré depuis quelque temps. En effet, un roman parlant de notre interdépendance aux réseaux sociaux et de notre fragilité face aux nouvelles technologies avait toutes les chances de me plaire. J'ai eu la chance de le gagner chez Les pipelettes en parlent il y a quelques semaines.
Me voilà plongé dans la nouvelle vie de Mae qui vient d'intégrer le nouveau surpuissant géant du Web : Le Cercle, qui relègue Facebook, Apple, Google, Microsoft aux oubliettes. Cette start-up vite devenue grande a quasiment absorbé tous les acteurs du Web actuel sur une idée simple, regrouper toutes les applications en une seule avec un seul compte. Avec ce petit plus, qu'est la fin de l'anonymat... ! La liberté individuelle en prend un coup me direz-vous ? Que nenni, c'est pour le bien de tous, un petit sacrifice pour d'immenses bénéfices.
Mae se retrouve au sein du service client rebaptisé élégamment "Expériences Clients" où elle est d'une efficacité rare. Petit problème, Mae concentrée sur son travail ne partage que très peu avec les autres. Ses collègues et employeurs l'incitent à plus partager ses actions, ses envies, ses doutes... bref sa vie sur les réseaux, ce qui est aussi important que son travail.
L'écriture est fluide, agréable, les thèmes abordés surfent sur nos peurs et nos désirs d'aujourd'hui. Tout connaître sur tout, tout le temps et tout de suite. Surveillance effrénée, fin de l'anonymat, droit à l'oubli oublié, tout est là pour engendrer un suspense et une réflexion mais au final l'intrigue est assez plate voire bancale, le rythme chaotique, quelques fulgurances mais plutôt ennuyeux sur la longueur.
On pourra aussi regretter des personnages assez caricaturaux et naïfs, l'absence de contre-pouvoir, très peu de contradicteurs à la surpuissance du Cercle : tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
Au final, ce roman que j'ai fini par lire en diagonale est juste deux fois trop long (plus de 550 pages). Intéressant sur le fond, avec une réelle réflexion sur notre dépendance et notre aliénation à la connexion éternelle, la forme, elle, laisse plus à désirer et un sentiment d'inachevé nous empare une fois le livre terminé.
Nous avons un ressenti identique. Dommage car comme tu le dis le fond est intéressant à défaut d'être novateur.
RépondreSupprimerTu vas tenter le film ?
Je ne suis pas très film, à l'occas si il passe à la télé et que je n'ai rien à faire...
SupprimerBon si toi et notre ami canin commun vous n'avez pas été convaincu, je vais passer mon chemin. Le sujet était à la fois pertinent et intéressant.
RépondreSupprimerDommage
Ce livre ne s'adresse pas à nous, c’est à dire aux habitués du genre. Mais je pense qu'il peut avoir son public.
SupprimerJe confirme donc que tu peux passer ton chemin ;-)
Je suis vraiment très en retard, je n'avais pas encore pris le temps de lire ta chronique !
RépondreSupprimerDommage que tu n'aies pas aimé ! je retiens de plutôt regarder le film, alors !
Pour le film, je ne sais pas.
SupprimerPour le livre, je ne le conseillerai pas aux aficionados du genre mais je pense qu'il parlera à un certain type de lecteurs.