L'automate et ses frères
Après Dragon, Thomas Day s'offre un deuxième opus de la collection Une-Heure-Lumière du Bélial avec la réédition de L'Automate de Nuremberg (paru initialement chez Gallimard) et bénéficie d'une couverture de toute beauté signée, comme pour l'ensemble de la collection, Aurélien Police.
Cette novella marie Uchronie et Steampunk, ce que l'on peut considérer comme un pléonasme. En effet, le Steampunk décrit des univers où des technologies récentes sont apparues à une époque plus ancienne, créant ainsi une rupture dans le continuum historique, ce qui relève donc de l'Uchronie.
Avec L'Automate de Nuremberg, Thomas Day nous propulse en 1824. Napoléon s'est imposé en Russie, le Tsar capitule et affranchit son automate joueur d’échecs Melchior Hauser. Création intelligente de Victor Hauser, Melchior va profiter de sa liberté pour essayer de retrouver son père-créateur afin de lui poser une seule question : "Père ai-je une âme ?". Bien qu'il soit d'une intelligence rare, Melchior étant limité physiquement est dépendant des hommes. En effet, il a besoin d'être remonté régulièrement, charge qu'il ne peut effectuer sans intervention humaine. Pour retrouver son père, il part vers Nuremberg, ville de sa naissance. Melchior n'est pas unique, il appartient à une famille sans en avoir pleinement conscience, il ne se connait qu'un frère, Kaspar...
Le roman alterne entre le journal de l'automate qui nous raconte sa vie si particulière, son questionnement sur son humanité, et les pensées de son frère cadet, cet esprit pur, aux portes de la folie ! Les histoires des deux frères s'entrecroisent mais celles de Melchior sont de loin les plus intéressantes. Thomas Day nous plonge dans les rouages de l'automate, de ses limitations et de sa puissance, et de son questionnement sur sa place dans le monde. Il est difficile de rester indifférent à cette Intelligence Artificielle d'un autre temps. Quant aux parties consacrées à son frère, elles sont moins convaincantes et manquent un peu de nuances.
L'Automate de Nuremberg nous montre l'inventivité de Thomas Day et la qualité de sa plume. Intelligent et érudit, ce court texte est empli de références littéraires et historiques dont une bonne partie m'a tout simplement échappé. Et c'est ce manque de culture générale qui m'a empêché de profiter pleinement de ce texte.
Les avis de : Gromovar, la Yozone, Les Chroniques de l'Imaginaire, Weirdhaolic, Au pays des cave trolls, Fantastinet, Outrelivres, Le Bibliocosme, Boojum
Dommage pour toutes ces références, mais tu sembles quand même avoir passé un bon moment ? Ca fait partie des UHL que je pense lire, un jour, mais j'aurais certainement le problème des références aussi !
RépondreSupprimerJe ne suis pas un féru d'histoire et la période napoléonienne me parle peu en fait. Mais pas besoin de tout saisir pour passer un bon moment auprès de Melchior. ;-)
SupprimerTrès bonne lecture. Un ouvrage que les bibliothèques devraient acquérir. Beaucoup de culture et de talent chez cet auteur.
RépondreSupprimerUn joli texte qui devrait inspirer beaucoup de monde.
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